La concurrence sur le rail français ne cesse de croître. La compagnie italienne Trenitalia a récemment dévoilé un plan ambitieux d'un milliard d'euros pour étendre son réseau de trains à grande vitesse en France. Cet investissement stratégique vise à établir une liaison directe entre Paris et Londres via le tunnel sous la Manche, avec l'objectif clair de rivaliser avec l'Eurostar, le leader actuel de cette route.
Trenitalia prévoit de proposer jusqu'à dix allers-retours quotidiens d'ici la fin de l'année 2029, en plus des services déjà opérés par l'Eurostar. Cette initiative marque une étape significative dans l'implantation de Trenitalia sur le sol français, où la société est présente depuis quatre ans sur le trajet Paris-Milan, en desservant des villes comme Lyon, ainsi que sur la ligne Paris-Marseille, qui comprend des arrêts à Aix-en-Provence et Avignon.
En parallèle, Trenitalia a récemment augmenté sa fréquence entre Paris et Lyon, passant de neuf à quatorze allers-retours par jour. Ce chiffre représente plus d'un tiers des liaisons entre les deux villes, renforçant ainsi sa position sur le marché français. La Renfe, la compagnie espagnole qui dessert seulement des lignes transfrontalières, reste un autre acteur dans le secteur, mais son empreinte est bien plus limitée.
Un pari sur l'avenir : l'embauche et l'autonomie
Avec près de cinq millions de voyageurs transportés depuis son arrivée en France, dont deux millions en 2025, Trenitalia semble déterminée à pérenniser sa présence. La compagnie projette également d'ouvrir un centre de maintenance en Île-de-France, visant à renforcer son autonomie pour l'entretien et la réparation de ses rames. Comme l'indique un représentant de Trenitalia, "notre objectif est de construire une infrastructure solide qui nous permettra de servir nos clients de manière plus efficace et durable".
Pourtant, la SNCF ne semble pas alarmée par cette montée en puissance de Trenitalia. Selon des experts du secteur, la compétition peut finalement être bénéfique pour les voyageurs, en favorisant une offre plus variée et des tarifs compétitifs. Les récents investissements de Trenitalia de concert avec le fonds américain Certares, qui possède plusieurs agences de voyages, témoignent d'une volonté de se démarquer sur le marché européen.
Alors que le paysage du transport ferroviaire continue d'évoluer, la vigilance des acteurs établis sera essentielle. Si Trenitalia réussit à intégrer ces nouvelles lignes et à offrir une alternative robuste à l'Eurostar, les voyageurs pourraient se ravir d'une nouvelle ère de concurrence saine sur les rails.







