La récente décision des États-Unis d'interdire à Thierry Breton, ancien Commissaire européen, ainsi qu'à d'autres personnalités d'origine européenne, de circuler sur leur territoire suscite un vif débat. Ces sanctions sont basées sur des accusations de censure, laissant les autorités françaises et européennes dénoncer des mesures « injustifiées ». Cependant, en parallèle, l'Union européenne a pris des mesures similaires contre Jacques Baud, ancien officier des services de renseignement suisse, jugé responsable de la diffusion de fake news favorables à la Russie.
Comparaison des sanctions
Jacques Baud, qui réside à Bruxelles, a été classé par le Conseil de l'Union européenne parmi les « agents de déstabilisation russe en Europe ». L'UE a justifié ces sanctions par des « menaces hybrides » contre la stabilité et la sécurité de l'Europe, particulièrement en rapport avec la situation en Ukraine. Parmi les accusations portées contre lui, il est reproché d’agir en tant que porte-parole de la propagande pro-russe.
Les reproches à Jacques Baud
Dans sa déclaration, le Conseil de l'Union évoque notamment le fait que Baud serait un habitué de médias pro-russes, où il prétend que l'Ukraine aurait orchestré sa propre invasion pour rejoindre l'OTAN. Ces affirmations sont jugées par certains experts comme problématiques, car elles peuvent alimenter la désinformation.
Thierry Breton contre Jacques Baud
Alors que Thierry Breton est accusé de censure, il est crucial de remettre en question cette perception face à Jacques Baud. Malgré ses théories controversées, Baud présente des œuvres comme L’art de la guerre russe et Poutine, maître du jeu qui révèlent un travail de recherche approfondie. Néanmoins, Baud a également exprimé des opinions douteuses, par exemple concernant les attaques du 11 septembre ou sur le rôle de Bachar-el-Assad en Syrie.
Un cadre légal contesté
Sur le plan législatif, les sanctions contre Baud s'appuient sur un cadre légal clair mais, en matière de démocratie, la légitimité de ces décisions interroge. En effet, ces mesures sont décidées sans l'intervention d'un juge, ce qui dans une démocratie pourrait poser question. Ce manque de transparence jette une ombre sur le rôle de l'UE en tant qu'arbitre impartial des discours.
Conclusion
D'une part, l'UE agit dans son droit en réprimant des activités qu'elle considère nuisibles à la sécurité européenne. D'autre part, il est primordial de veiller à ne pas se transformer en censeur des idées. Les exemples de Thierry Breton et Jacques Baud mettent en exergue un dilemme éthique : comment concilier sécurité et liberté d'expression ? Comme l'indique un analyste cité par Le Monde, « la frontière entre protection des valeurs démocratiques et censure est mince et mérite d'être débattue. »







