La Cour pénale internationale (CPI) a récemment exprimé ses préoccupations face aux sanctions imposées par les États-Unis, qualifiant ces mesures de dégradantes pour ses responsables. Lors d'une interview accordée à l'AFP, Mame Mandiaye Niang, procureur adjoint de la CPI, a indiqué qu'il serait possible d'organiser des audiences par contumace contre des figures politiques de haut niveau telles que Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien, et Vladimir Poutine, président russe.
Niang a dénoncé le traitement réservé aux responsables de la CPI, les assimilant à des "terroristes et des trafiquants de drogue". Cette déclaration survient dans le contexte des mandats d'arrêt contre Netanyahu, émis dans le cadre du conflit qui a éclaté à Gaza. La CPI cherche à établir sa légitimité face à ces sanctions américaines, en rappelant que ses actions visent la justice internationale. "Certains désaccords sont normaux, mais nous ne devrions pas être comparés à des criminels" a-t-il ajouté.
Les conséquences des sanctions se font sentir, affectant la vie quotidienne de Mame Mandiaye Niang. Par exemple, il ne peut plus recharger sa voiture hybride, car cela nécessite une carte de crédit bloquée. Ces restrictions posent la question de la légitimité des sanctions lorsqu'elles ciblent une institution censée incarner la justice.
Aujourd'hui, la CPI se trouve dans une position délicate, alors même que Niang déplore le fait que les mandats d'arrêt contre Netanyahu et Poutine n'aient pas encore conduit à une comparution. Comme le rappelle le journal Le Monde, la CPI ne dispose pas de sa propre force d'exécution et dépend fortement des États pour arrêter et transférer les suspects. Néanmoins, des précédents existent : la CPI a récemment tenu une audience par contumace dans l'affaire de Joseph Kony, établissant ainsi la possibilité d'un tel procédé pour des personnalités aussi éminentes que Poutine et Netanyahu.
Une telle audience pourrait permettre de préserver les preuves et d'entendre les victimes, mais nécessiterait l'approbation des juges. Niang a également souligné l'importance de maintenir la CPI comme un instrument légitime de justice internationale, malgré les défis actuels, en déclarant : "Le monde a besoin de nous plus que jamais".
Face à ces obstacles, la CPI continue de s'impliquer dans des affaires internationales. En effet, cette année a vu des avancées notables, comme l'arrestation de l'ancien président philippin Rodrigo Duterte et la condamnation d'un chef de milice soudanais. "Des crimes de masse sont commis tous les jours, et la CPI a un rôle crucial à jouer", conclut Mame Mandiaye Niang. Malgré la pression, il affirme que "notre travail n'est pas terminé" et que la communauté internationale doit se rassembler pour assurer un avenir de justice et de responsabilité.







