À Bordeaux, l'extrême gauche se retrouve à un carrefour. Alors que plusieurs candidats, dont Nordine Raymond de La France insoumise (LFI) et Philippe Poutou du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), s'annoncent pour les prochaines élections municipales, un vent de division souffle sur leurs rangs. Myriam Eckert, figure emblématique du mouvement des Gilets jaunes, porte également une liste, révélant ainsi des fissures au sein d'un collectif qui avait jusqu’ici fait front uni lors des dernières élections de 2020.
Le parcours récent de Bordeaux en luttes est révélateur de cette dynamique. Avec 11,77 % des voix au premier tour des municipales de 2020, le collectif a réussi à faire élire trois conseillers municipaux. Toutefois, cette unité semble aujourd'hui compromise. Philippe Poutou a d’ores et déjà exprimé des divergences notables avec LFI en annonçant sa propre liste, signalant ainsi une rupture qui soulève des inquiétudes quant à la cohésion et à l’efficacité de l’extrême gauche lors de ces élections.
Pour Nordine Raymond, la détermination est de mise. Il déclare : « Cette fois, il y a la volonté de gagner. Nous avons élaboré un programme solide et nous nous articulons avec les autres partis pour maximiser nos chances. » Néanmoins, l'ancien soutien à Bordeaux en luttes, maintenant en concurrence avec ses pairs, risque de compliquer les alliances nécessaires pour contrer l’éventuelle fusion qui pourrait voir le jour avec l’actuel maire écologiste Pierre Hurmic.
Les relations tumultueuses au sein du collectif sont accentuées par des tensions personnelles, notamment la plainte pour harcèlement moral déposée par Myriam Eckert contre Philippe Poutou. Bien que Poutou ait de la notoriété auprès des électeurs, notamment avec 86 % de reconnaissance selon des sondages, ces crises internes peuvent miner sa candidature et celle de Raymond. Étant donné que la notoriété de Raymond, bien qu’en hausse grâce à l’impulsion de LFI, n’atteint pas celle de Poutou, ces rivalités pourraient jouer un rôle déterminant dans l’issue des élections municipales.
La situation pourrait se renforcer autour d’une ambition commune de la gauche pour capter l’électorat, mais la méfiance et les dissensions prévalent. Ce climat de division pourrait être exploité par des adversaires politiques, comme le soulignent certains analystes. Selon un expert en sciences politiques, « l'extrême gauche doit faire preuve de solidarité et d’unité pour être une force significative, sinon elle risque d'être marginalisée sur la scène politique de Bordeaux ». Dans ce contexte, le chemin demeure incertain pour Bordeaux en luttes et ses candidats.







