Le vendredi 12 décembre, un groupe d'agriculteurs a interrompu la circulation sur l'autoroute A64, près de Carbonne en Haute-Garonne, pour exprimer leur mécontentement face à l'abattage systématique des bovins atteints de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), une maladie hautement contagieuse et mortelle pour ces animaux.
Avec l'appui du syndicat de la Confédération paysanne, ces agriculteurs, au nombre d'environ 80 et regroupés derrière leurs tracteurs, ont décidé de camper sur place pour signifier leur détermination (source : CNews). Ils ont dénoncé les méthodes de gestion de cette crise sanitaire, affirmant qu'elles sont « plus effrayantes que la maladie elle-même ». La mobilisation devrait se poursuivre avec d'autres actions prévues dans la région jusqu'à dimanche.
« Nous restons là tant qu'il le faudra », a déclaré Dorian Eychenne, un éleveur local, ajoutant que le blocage persisterait « le temps qu'il faudra ». La tension se fait sentir alors que des incidents récents entre agriculteurs et forces de l'ordre en Ariège ont aggravé la situation, suite à l'abattage de 207 vaches après la détection d'un cas de DNC dans une exploitation.
Les agriculteurs affirment que l'abattage total des animaux n'est pas la solution, appelant à la recherche d'alternatives, notamment la vaccination. Mathieu Estadieu, éleveur près de Saint-Gaudens, a exprimé : « On est là pour soutenir toute la filière », faisant écho aux sentiments d'un grand nombre de partenaires de l'industrie et de citoyens. La mobilisation croissante a également reçu des encouragements de la part de camionneurs exprimant leur solidarité par des klaxons.
D'autre part, Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, maintient que « l'abattage est la seule solution » face à cette crise, tandis que des autorités sanitaires se disent préoccupées par l'absence d'un cadre vaccinal robuste. En effet, la DNC, bien que n'étant pas transmissible à l'homme, reste fatale pour les bovins touchés. Genevard a, néanmoins, promis un plan d'action comprenant une zone vaccinale élargie, avec vaccination obligatoire des bovins prise en charge par l'État.
Malgré les avertissements du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui considère la vaccination comme un frein à l'industrie sur le long terme, nombreux sont ceux dans la filière qui défendent l'idée d'alternatives à l'abattage (source : Le Monde). La crise qui secoue le secteur agroalimentaire français continue de susciter des débats passionnés sur la meilleure approche à adopter pour faire face à ces défis sanitaires tout en préservant les droits et les besoins des éleveurs. Ce conflit pourrait bien redéfinir les politiques agricoles en France pour les années à venir.







