Au bord de l'A64 à Urt, une quarantaine d'agriculteurs sont en action après avoir investi le site pour exprimer leur mécontentement. En cette matinée du 13 décembre, les débats battent leur plein, se relayant entre ceux qui passent la nuit sur place et ceux qui viennent apporter leur soutien.
« Tant qu’on ne nous écoute pas, nous restons ici », déclare Léon Thierry, coprésident de la Coordination rurale des Pyrénées-Atlantiques, emblématique de la détermination qui anime les manifestants, qui arborent fièrement les couleurs de leur syndicat.
Cette mobilisation s'inscrit dans le cadre de l'opposition au « protocole Genevard », un plan controversé imposant l'abattage de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Les agriculteurs estiment que cette approche est excessivement punitive : « Il est hors de question d’abattre des bêtes saines », martèle Léon Thierry. En effet, l'équilibre économique de certaines exploitations pourrait être gravement menacé par ces mesures, comme le souligne Julen Perez, éleveur de canards gras et porte-parole de la Confédération paysanne ELB : « Pour une vache malade, on en tue parfois jusqu'à cinquante. C’est inacceptable ». Gregory Roussel, vétérinaire et expert en santé animale, soutient également leur cause, affirmant que des alternatives doivent être envisagées pour éviter des pertes massives sans justification scientifique adéquate.
Leurs craintes s'étendent au-delà des abattages : ils dénoncent une gestion qui leur semble répressive et non constructive. « La seule réponse de l’État jusqu’à présent a été la répression », s’alarme Perez. Cette espoir d'un changement de ton se manifeste dans un esprit de solidarité palpable entre les agriculteurs, qui se rassemblent pour discuter de leurs revendications et des actions à venir. D'ailleurs, Jean-Bernard Minondo, membre de la Coordination rurale, insiste sur la nécessité de l'unité face aux défis qui les attendent : « Ils veulent nous diviser, mais notre force réside dans notre solidarité », affirme-t-il avec détermination.
Alors qu'une réunion avec la préfecture est attendue dans l'après-midi, les agriculteurs prévoient de partager un repas improvisé, espérant rassembler encore plus de soutien. Selon des sources du Sud Ouest, leur mouvement attire l'attention des médias et pourrait bien inspirer d'autres mobilisations à travers le pays, alors que les agriculteurs de diverses régions voisine montent également au créneau.
Alors que la tension monte et que les discussions se poursuivent, ces agriculteurs ne montrent aucun signe de relâchement et continuent de faire entendre leurs voix, nourris par la volonté indéfectible d’obtenir une écoute et des solutions plus justes de la part des autorités. La mobilisation d'Urt pourrait bien marquer le début d'un changement décisif dans la perception des enjeux agricoles en France.







