Le 27 novembre, Emmanuel Macron a dévoilé un projet ambitieux : la création d'un service militaire national destiné à renforcer l'effectif de l'armée française. Dans un contexte international troublé, cette initiative vise à préparer la France à affronter de nouveaux défis sécuritaires.
En vue de 2035, l'armée française devrait se composer d'un cœur de 200 000 soldats professionnels, renforcé par 105 000 réservistes et 50 000 volontaires engagés dans le service militaire. Cette restructuration répond à une nécessité accrue de réagir face aux tensions géopolitiques croissantes, exacerbées par la guerre en Ukraine.
Parmi les objectifs de ce nouveau programme, qui débutera en 2026, figure un premier contingent de 3 000 volontaires dès janvier. Ce modèle reposera exclusivement sur le volontariat, avec un mois de formation initiale suivi de neuf mois de service en régiment, ciblant uniquement le territoire national, comme l’indique le ministère des Armées.
Le général Vincent Desportes, expert en stratégie militaire, soutient que cette mesure est essentielle : "Elle est cruciale pour renforcer notre capacité dissuasive face aux menaces contemporaines". Il ajoute également qu'elle permettra de libérer du temps pour les militaires d'active, qui pourront ainsi se concentrer sur des missions plus complexes.
Bien que l’annonce ait été saluée par l’ensemble des partis politiques, des questions subsistent quant à l'engagement des jeunes Français. Un sondage de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (Irsem) révèle que 40% des 18-25 ans se disent prêts à répondre à l’appel. Malgré cela, le défi semble de taille compte tenu de la baisse du patriotisme au fil des décennies.
Des critiques se font entendre au sein des forces armées. Certains officiers se montrent dubitatifs, se demandant si les ressources nécessaires seront mises en place pour accueillir ce nouveau contingent. Néanmoins, le général Desportes se veut rassurant : "Les militaires s’adapteront, car ils sont là pour assurer la défense de la France".
Les craintes d'une baisse de qualité avec l'intégration de volontaires non professionnels sont jugées infondées par Desportes, qui souligne que près de 20% de ces candidats seront des spécialistes dans divers domaines tels que l'ingénierie, la cybersécurité et les analyses juridiques, contribuant ainsi à enrichir les compétences de l'armée.
Le gouvernement mettra l'accent sur les jeunes de 18 à 19 ans, mais le service reste accessible jusqu'à 25 ans. Chaque engagé bénéficiera d'une solde de 800 euros par mois, d'une prise en charge des repas et du logement, ainsi que d'avantages comme une carte SNCF militaire. Le coût estimé du dispositif s’élève à 2,6 milliards d'euros pour la période 2026-2030.







