Le ministre de l'Éducation nationale, Édouard Geffray, a récemment annoncé des changements significatifs pour le baccalauréat de 2026. L'objectif principal de cette réforme est de restaurer la crédibilité d'un diplôme que beaucoup jugent trop accessible, notamment après des résultats records de 96,4 % de réussite dans la voie générale l'été dernier.
Des consignes de correction plus strictes
Pour Geffray, la clé réside dans la clarté des copies d'examen. Il estime qu'un travail truffé de fautes d’orthographe ou de grammaire ne saurait être récompensé par une note passable. Ainsi, les matières de dissertation telles que le Français, l’Histoire-Géographie et la Philosophie feront l'objet d'une évaluation plus rigoureuse. L’intention est d’instaurer un niveaux homogène dans l'évaluation des copies, où chaque note, obtenue à Brest comme à Strasbourg, sera d'un même acabit.
Encadrement stricte des “points jury”
Une autre mesure clé de cette réforme concerne la limitation des « points coup de pouce » offerts par les jurys, actuellement en règle trop flexible. Dans le cadre du baccalauréat 2026.
- Les jurys pourront attribuer un maximum de +0,5 point sur la moyenne générale,
- Aucun repêchage ne sera autorisé pour les candidats ayant une moyenne inférieure à 8/20.
Selon le ministre, cette décision vise à éviter que des élèves ne reçoivent trop d'aides, ce qui pourrait invalider la valeur du diplôme. Les professionnels de l'éducation, comme l’expert en didactique Jean-François Chantoiseau, saluent ces changements : « Une évaluation juste est cruciale pour la reconnaissance du bac, tant dans l'enseignement supérieur que sur le marché du travail. »
Moins de bacheliers, mais un diplôme plus solide ?
Geffray a précisé que, bien qu'il ne cherche pas une réduction automatique du taux de réussite, ces réformes pourraient entraîner une diminution du nombre global de bacheliers. Par le passé, jusqu'à 75 % des candidats ont obtenu leur diplôme. Or, cette fois, le ministre souhaite garantir que ceux qui réussissent aient vraiment le niveau requis pour entrer en études supérieures.
Uniformité avec la réforme du brevet
Ces nouvelles dispositions pour le bac s'inscrivent dans une logique plus large, englobant également la réforme du brevet des collèges, dont la part des épreuves terminales augmentera de 50 % à 60 % dès juin 2026. Les notes refléteront ainsi plus fidèlement les capacités réelles des élèves, intégrant également les évaluations continues.
Contexte politique délicat
Ces annonces interviennent dans un climat politique troublé, comme le souligne Geffray, qui admet les risques associés à la mise en œuvre de réformes dans un contexte pouvant être instable. Toutefois, il défend la nécessité d'un contrôle accru de l’expression écrite et d’une harmonisation des normes d’évaluation, sans recourir à des réformes structurelles majeures.







