Le projet de la ligne nouvelle du Sud-Ouest (LNSO), reliant Bordeaux à Toulouse et Dax, fait l'objet de vives controverses. La consultation sur l'autorisation environnementale s'est achevée le 26 novembre, et les réactions sont contrastées.
Selon l'association Landes Environnement Attitude (LEA), qui s'oppose fermement à ce projet, les résultats de cette concertation montrent que moins de 5 % des contributeurs se disent favorables. Parmi 3 534 contributions, 30 % sont clairement contre et 57 % expriment des réserves. LEA souligne également l'inquiétude quant aux impacts environnementaux, notamment sur la vallée du Ciron, un écosystème riche en biodiversité.
De leur côté, les dirigeants politiques affichent un soutien indéfectible. Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, et son homologue basque espagnol, Imanol Pradales, ont affirmé que la LNSO représente un levier essentiel pour le développement territorial, permettant de réduire le temps de trajet entre Bordeaux et Toulouse à une heure. Ils mettent également en avant l'importance de ce projet pour renforcer les liaisons ferroviaires européennes.
Des experts s’interrogent néanmoins sur la viabilité financière du projet. Alors que le coût total est estimé à 14,3 milliards d'euros, les collectivités locales et l'État devront se partager le financement, tandis que l'Union européenne pourrait contribuer à hauteur de 20 %. Cependant, le contexte budgétaire incertain soulève des préoccupations quant à l'engagement de l'État.
Les élus locaux, notamment 230 députés et maires, ont appelé à suspendre le processus de consultation, invoquant des difficultés d'accès aux documents et le manque de temps pour analyser un dossier technique complexe. Cette colère met en lumière la nécessité d'une transparence accrue dans la gestion de tels projets.
Comme rapporté par Sud Ouest, le président Rousset a suggéré que la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO) avance la part de financement de l'État pour garantir la continuité des travaux, exacerbant ainsi le débat sur le financement à long terme des infrastructures ferroviaires en France.
Face à ces enjeux, le consortium européen, piloté par la Commission, exprime son impatience de voir cette liaison ferroviaire se concrétiser. En effet, la LNSO est perçue comme la pièce manquante d’un réseau ferroviaire reliant les capitales du Portugal à l'Allemagne, un projet d'une portée ambitieuse qui pourrait transformer l'écosystème économique de la région.







