Le tribunal administratif de Toulouse a récemment examiné la légalité de l'autorisation environnementale visant les aménagements ferroviaires au nord de la ville, travaux nécessaires au déploiement de la ligne à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse. Lors de cette audience, le rapporteur public Antoine Leymarie a fait valoir l'importance stratégique de cette ligne, soulignant que Toulouse est actuellement la seule métropole française non reliée à Paris par une LGV.
Avec près de 25 % des travaux déjà réalisés au sud de Bordeaux, la mise en service de cette LGV est prévue pour fin 2031, avec des extensions vers Dax d'ici 2034-2035. Une fois achevée, la ligne permettra de réduire considérablement le temps de trajet entre Toulouse et Bordeaux, le portant à environ 1h05 contre 2h04 actuellement.
Le rapporteur a été soutenu par SNCF Réseau, qui a élaboré un plan d'aménagement où le nombre de trains quotidien au nord de Toulouse passerait de 80 à 114, indiquant une augmentation de presque 42 % du service. Ce projet serait justifié par une croissance attendue du trafic routier de 160 % à l’horizon 2030, comme l’indique le gestionnaire d’infrastructure ferroviaire, qui estime que la LGV pourrait réduire les émissions de CO2 de 150 000 tonnes par an.
Cependant, les voix critiques ne manquent pas. Des associations, telles que Les Amis de la Terre et France Nature Environnement, ont exprimé leurs réserves, arguant qu'une modernisation du réseau existant pourrait constituer une alternative viable à la LGV. Maître Barrère, avocate pour les opposants au projet, a affirmé : "Il existe dorénavant des rames pouvant transporter plus de 1 000 passagers, et le fret ferroviaire demeure sous-exploité. "
Cette divergence de points de vue soulève des questions fondamentales sur l’approche à adopter pour concilier développement ferroviaire et protection de l’environnement. En effet, plusieurs experts estiment que la priorité devrait être donnée à la réhabilitation et à la modernisation des infrastructures existantes, plutôt qu'à la création de nouvelles lignes potentiellement nuisibles pour le milieu naturel.
La décision finale du tribunal a été mise en délibéré, mais il ne fait aucun doute que les enjeux liés à la LGV Bordeaux-Toulouse continueront à susciter des débats passionnés dans les mois à venir.







