Le monde agricole est en émoi après le suicide d'un éleveur dans le Lot-et-Garonne, révélateur d’une crise profonde. Hier soir, dans le Gers, une cinquantaine de tracteurs ont déversé du lisier et du foin sur le parvis de la préfecture, transformant le lieu en un symbole frappant de leur lutte. Cette action, soutenue par l'association des maires ruraux, visait à dénoncer le protocole sanitaire lié à la dermatose nodulaire qui impacte lourdement les éleveurs.
À la suite d'un cortège funèbre honorant ce tragique décès, les agriculteurs ont exprimé leur colère par un geste choc. "Nous sommes à 2,8 suicides d'agriculteurs par jour. Ces chiffres sont alarmants et témoignent d'une détresse palpable dans le milieu", a déclaré Michel Bini, président du Samu Social Agricole National, lors de la mobilisation.
Des experts s'inquiètent de cette spirale négative. Selon une étude menée par l'INSEE, la santé mentale des agriculteurs s'est détériorée ces dernières années, exacerbé par les difficultés économiques croissantes et les aléas climatiques. Les agriculteurs, souvent confrontés à l'isolement, subissent des pressions qui peuvent mener à des décisions tragiques.
La réponse du gouvernement, qui a annoncé une campagne de vaccination pour lutter contre la dermatose, semble insuffisante aux yeux des manifestants. "Nous demandons une réelle écoute et des solutions concrètes pour faire face à ces défis", a souligné un participant à la marche.
Au terme de deux heures de mobilisation, les agriculteurs ont quitté le site, laissant derrière eux un message fort : le besoin urgent d'une prise en charge et d'une reconnaissance de leur souffrance. Il est impératif que les autorités prennent conscience de l’urgence de la situation pour éviter d'autres drames.







