Dans un avis alarmant publié le 6 octobre, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a mis en lumière des violations graves des droits des enfants hospitalisés en psychiatrie. Environ 52 000 mineurs, âgés de 4 à 17 ans, sont concernés par cette situation en France, selon l'agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH).
L'avis pointe du doigt l'utilisation inappropriée de la contention et de l'isolement, souvent décriés pour leurs effets néfastes sur les jeunes patients. Simonnot souligne que ces pratiques, censées être des exceptions, sont devenues des solutions courantes, dépassant les limites imposées par la législation. Les enfants, souvent admis pour des soins libres, se voient appliqués des mesures qui ne sont pas toujours justifiées par leur état clinique et conduisent à une détérioration de leurs droits fondamentaux, garantis par la Convention internationale des droits de l'enfant.
Les conditions de prise en charge des enfants en difficulté dans ces établissements sont souvent critiques. Les signalements rapportent des situations où les mineurs sont placés dans des unités pour adultes, avec des risques d’isolement prolongé, parfois sans bouton d’appel. De plus, la privation scolaire sur une longue période souligne un abandon quasi total de leur parcours éducatif, ce qui a été déploré par plusieurs spécialistes en éducation et psychiatrie.
Les soignants, souvent confrontés à un manque de ressources et de formation, reconnaissent la crise qui gangrène la pédopsychiatrie. Cependant, certains défendent encore l'idée que l'isolement et la contention peuvent être bénéfiques, malgré l'absence de preuves tangibles appuyant cette affirmation, comme l’a noté la contrôleure. Ces controverses sont accentuées par des terminologies qui tendent à désinformer, comme le terme 'chambre de soins intensifs' pour désigner des chambres d'isolement.
Parmi les nombreux rapports de violences systémiques, un incident troublant a mis en lumière la réalité d’un enfant de 12 ans échappant à tout contrôle, exposé à un isolement d’une durée inacceptable, et d'autres parenthèses angoissantes en contention durant plus de 24 heures, comme l'indiquent les observations de Simonnot.
En conclusion, pour remédier à cette crise, la contrôleure appelle à établir un statut légal spécifique pour les mineurs hospitalisés en psychiatrie. Ce cadre devrait interdire expressément l'isolement et la contention et fournir aux établissements les ressources nécessaires pour dispenser des soins adaptés à chaque enfant. Des experts s'accordent à dire que des priorités claires doivent être mises en place pour protéger les droits des enfants en souffrance, et ce appel à l'action pourrait marquer une étape cruciale dans la refonte d'un système en déroute.







