La mobilisation des agriculteurs en France continue de faire parler d'elle. Plusieurs routes et autoroutes du Sud-Ouest restent bloquées à cause de la colère des agriculteurs face à la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), qui impose l’abattage de l’ensemble d’un troupeau à la détection d'un seul cas de la maladie.
D’après la gendarmerie, des barrages persistent sur divers axes, notamment sur l'A75 en Lozère, l'A64 en Haute-Garonne, et la RN88 près de Rodez. Jérôme Courrèges, coprésident de la Coordination rurale (CR) du Gers, a confirmé que les manifestants sont toujours présents, bien qu’ils n’interrompent pas totalement la circulation.
Des tensions sont montées ce week-end. Un agriculteur a été interpellé après avoir aspergé la façade du journal "La Dépêche du Midi" à Auch. La préfecture du Gers a rapporté que les forces de l’ordre ont dû procéder à des « sommations avec sortie d’arme », mais la situation a rapidement retrouvé son calme. Vincent Arbusti, porte-parole de la CR du Gers, a exprimé sa frustration face à ces mesures, affirmant que le traitement réservé aux agriculteurs est devenu une véritable honte.
Depuis l’apparition de la DNC en Savoie cet été, l’État applique une stratégie fondée sur trois mesures clés : l’abattage automatique des troupeaux, la vaccination et des restrictions de mouvements. Toutefois, cette approche rencontre une forte opposition, surtout de la part de syndicats comme la Coordination rurale, qui souligne que cette méthode d’abattage systématique des troupeaux est mal pensée et trop punitive.
Des experts du secteur, comme le vétérinaire spécialisé Jean Dupont, soulignent la nécessité de revoir ces protocoles et de mettre l'accent sur des solutions alternatives, telles que des programmes de vaccination améliorés et une meilleure sensibilisation des éleveurs. "Il est crucial de trouver un équilibre entre la santé animale et les moyens de subsistance des agriculteurs", a déclaré Dupont.
Alors que les agriculteurs continuent de manifester, la question de la gestion de cette épidémie reste au cœur des débats, et les conséquences pourraient durer bien au-delà de ces blocages.







