Les tensions autour de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) ont pris une tournure judiciaire. Les préfets du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont récemment annoncé leur intention de déposer une plainte suite aux importantes dégradations causées lors de blocages routiers en décembre dernier. Ces mobilisations, menées par des agriculteurs, ont eu lieu dans un contexte de crise sanitaire bovine exacerbée.
Dans le Tarn, la préfecture a expliqué que la plainte serait déposée une fois que le montant des dégâts serait évalué. Des agriculteurs ont occupé la RN88, un axe routier clé près d'Albi, du 12 au 24 décembre. À leur départ, ils ont laissé derrière eux « des volumes considérables de déchets », entraînant des opérations de nettoyage qui ont débuté le 26 décembre. Un désamiantage nécessaire a coûté environ 38 000 euros avant que la circulation ne reprenne progressivement.
Des dommages matériels significatifs
Dans le Tarn-et-Garonne, le préfet a décidé de poursuivre en justice après des actes de dégradation ciblés. Le 14 décembre, un tracteur a enfoncé un grand portail en bois historique à Castelsarrasin, suivi le lendemain par des dommages sur un portail de la Direction départementale des territoires à Montauban. Les coûts totaux des manifestations dans ce département sont estimés à 185 000 euros, englobant le nettoyage et le traitement de déchets contenant notamment du glyphosate et de l’amiante.
La contestation s’est étendue à des structures médiatiques, avec le quotidien La Dépêche du Midi annonçant son intention de porter plainte après qu’une de ses agences a été ciblée dans le Gers. Cela montre l’étendue des frustrations, dépassant les simples infrastructures étatiques, alors que la colère contre la stratégie sanitaire du gouvernement persiste.
La vaccination des bovins se poursuit
Sur le terrain, certaines actions de blocage demeurent. Selon la gendarmerie, des manifestations se poursuivent sur l’A64 à Carbonne et l’A75 en Lozère. Cependant, en Aveyron, la Coordination rurale a levé son barrage, en attente de négociations avec le gouvernement. En Haute-Garonne, l’intersyndicale souhaite maintenir la pression, avec des manifestations programmées à Toulouse.
Parallèlement, la campagne de vaccination progresse. En Ariège, tout le cheptel bovin a été vacciné après l’abattage de 207 vaches suite à un cas de DNC. Dans les dix départements touchés, plus de 67% des bovins, soit 481 967 animaux, avaient été vaccinés à la fin de l'année. Le ministère de l’Agriculture a indiqué que des restrictions de circulation demeurent strictes dans les zones réglementées, tandis que les mesures seront allégées dans les zones exemptes de cas.







