Le préfet du Gard a reçu un avis positif de l’Agence régionale de Santé (ARS) d’Occitanie sur la commercialisation de l’eau Perrier comme « eau minérale naturelle ». Cependant, cette recommandation est assortie d'une exigence de contrôles sanitaires rigoureux sur une durée de deux ans en raison de la présence de micropolluants et de dépassements bactériologiques.
Selon Le Monde, le rapport de l’ARS, transmis le 3 décembre, se base sur l'analyse des puits Romaine VI et Romaine VII, que Perrier a désormais choisis pour son exploitation. Malgré la vulnérabilité générale de la nappe phréatique, ces puits se présentent comme relativement préservés grâce à des caractéristiques géologiques particulières.
Cependant, l’ARS appelle à la prudence : des contrôles mensuels et hebdomadaires seront instaurés en plus de la surveillance quotidienne effectuée par Nestlé. De plus, une zone de vulnérabilité accrue sera définie autour des forages pour réduire les activités à risque. L'ARS recommande également une exploitation raisonnée de cette ressource précieuse, en évitant la multiplication des forages.
Des données de l'ARS, relayées par Le Monde, révèlent qu'entre avril et novembre, 28 dépassements des normes bactériologiques ont été relevés, soulignant un problème préoccupant qui pourrait n'être que la partie émergée de l'iceberg. La présence d'E. coli et de micropolluants tels que les PFAS a également été observée. Ces résultats sont d'autant plus préoccupants dans le contexte d'une récente alerte où près de 4 millions de bouteilles ont été mises en suspens à l'usine de Perrier suite à des suspicions de contamination.
La question de la « pureté originelle » exigée pour les eaux minérales naturelles demeure floue. Bien que Nestlé ait pratiqué différentes méthodes de traitement dans le passé, qui étaient problématiques, la transition vers une microfiltration à 0,45 μm a été mise en avant. Pourtant, l’ARS estime que Nestlé n’a pas suffisamment prouvé que ce procédé n’affectait pas le microbisme naturel de l’eau. Les experts soulignent l’importance de mener un suivi régulier et de collecter des données sur des périodes prolongées et variées.
Cette situation pose une question cruciale sur l’avenir de Perrier, un emblème de l’hydratation en France. Alors que les consommateurs veulent des garanties sur la qualité de l’eau qu’ils consomment, la marque devra faire face à des défis considérables pour maintenir sa réputation et sa conformité réglementaire.







