Mercredi, le gouvernement grec a exprimé de vives inquiétudes face à la montée de la colère parmi les agriculteurs qui bloquent les routes, une manifestation déclenchée par le retard des subventions européennes en raison d'une enquête sur une fraude massive. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a averti que des actions extrêmes, telles que des fermetures prolongées de routes nationales ou même de frontières, n'apporteraient pas de solution à leurs préoccupations. Ces blocages, notamment depuis dimanche sur l'autoroute Athènes-Thessalonique, ont déjà provoqué des embouteillages significatifs allant jusqu'à la frontière bulgare.
Les agriculteurs, soucieux de défendre leurs droits, signalent une chute dramatique de leurs revenus, exacerbée par une épidémie de variole du mouton ayant conduit à l'abattage de plus de 400 000 animaux. Le retard dans le versement des aides de l'Union européenne n’a fait qu’ajouter à leur désespoir. Cette situation a été révélée récemment par la Commission européenne, qui a lancé des enquêtes après des allégations de détournement de plus de 30 millions d'euros destinés aux subventions agricoles.
Le gouvernement cherche à apaiser les tensions, affirmant que les agriculteurs ayant droit aux subventions ne subiront pas de pertes une fois l'enquête terminée. « Nous traversons une période de transition difficile », a déclaré Mitsotakis, espérant rassurer les agriculteurs. Cependant, de nombreux producteurs jugent ces promesses insuffisantes et tardives. Aris Lioutas, cultivateur de coton et syndicaliste, a exprimé son mécontentement : « Nous ne voulons plus être dupés. Les subventions n'ont cessé de diminuer depuis 2014. »
En parallèle, des éleveurs demandent des compensations pour les pertes dues à l'épidémie. Malgré leur situation désespérée, les autorités continuent de refuser l'autorisation de vacciner les troupeaux, plaidant l'absence de preuve concernant l’efficacité de cette intervention. Les producteurs s'inquiètent également de la chute des prix de leurs produits : « Le secteur primaire est en train de mourir, et les conséquences seront désastreuses pour l'ensemble de la société », a averti Giorgos Nikolis, jeune cultivateur de tomates.
Avec la mobilisation actuelle, l'avenir du secteur agricole en Grèce reste incertain. Les agriculteurs continuent de réclamer une prise en compte de leurs revendications. Les tensions s'intensifient dans un contexte de besoin urgent de réformes. Comme le souligne le rapport de Le Monde, la situation nécessitera non seulement des réponses immédiates, mais également une révision des mécanismes de soutien à l'agriculture grecque pour éviter un effondrement total du secteur.







