Dans un dénouement marquant, l'ex-Premier ministre de Malaisie, Najib Razak, a été condamné à 15 ans de prison après avoir été reconnu coupable d'abus de pouvoir et de blanchiment d'argent dans le cadre du très médiatisé scandale du fonds souverain 1MDB. Ce verdict, prononcé par le juge Collin Lawrence Sequerah, intervient alors que Najib purge déjà une peine de six ans pour des infractions similaires.
Lors du procès, Najib a été reconnu coupable de quatre chefs d'accusation d'abus de pouvoir, impliquant des détournements qui s'élèvent à près de 554 millions de dollars, ainsi que de 21 chefs de blanchiment d'argent. En plus de sa peine de prison, il a également été condamné à une amende de 11,4 milliards de ringgits, soit environ 2,8 milliards de dollars.
Le scandale 1MDB, qui a secoué la Malaisie et suscité une attention internationale, a révélé comment des fonds destinés au développement économique du pays avaient été détournés vers des dépenses personnelles extravagantes, incluant des yachts de luxe et des œuvres d'art précieuses. Des enquêtes menées par des autorités américaines, suisses et singapouriennes ont mis en lumière ce système complexe de corruption, avec un homme d'affaires controversé, Jho Low, considérée comme le principal architecte de ces détournements, actuellement en fuite.
Malgré ses condamnations, Najib maintient qu'il n'était pas au courant des illégalités perpétrées pendant son mandat. Dans ses dernières déclarations, il a exprimé des remords tout en affirmant sa crédibilité. Son avocat a annoncé l'intention de faire appel de cette décision, arguant que des erreurs judiciaires avaient eu lieu durant le procès.
Ce procès s'inscrit dans un tournant majeur pour la Malaisie, où le scandale a largement contribué à la défaite électorale de Najib et de son parti, l'UMNO, en 2018. Les experts estiment que cette affaire de corruption a profondément ébranlé la confiance du public envers le gouvernement et l'élite politique malaisienne. « Ce jugement envoie un message fort sur l'intolérance à la corruption », a déclaré un analyste politique local. Les implications de ce jugement sur l'avenir politique de Najib et de l'UMNO restent à observer, alors que la Malaisie continue de se remettre de ce choc institutionnel.







