Dans un contexte mondial de resserrement de l'aide au développement, la Banque africaine de développement (BAD) a réussi à mobiliser un montant exceptionnel de 11 milliards de dollars, soit environ 9,3 milliards d'euros, pour la 17ᵉ reconstitution de son Fonds africain de développement (FAD). Cette annonce a été faite le 16 décembre à Londres, lors d'une réunion de donateurs, et représente une augmentation de 23 % par rapport à la précédente reconstitution.
Ce fonds, créé en 1972, constitue un mécanisme capital pour fournir des dons et des prêts à faible coût à 37 pays africains à faible revenu ou en situation de fragilité. Au total, 43 partenaires ont annoncé des contributions, marquant ainsi le montant le plus élevé jamais mobilisé par le FAD, malgré une réduction générale de l'aide internationale. Des engagements inédits ont été enregistrés de la part de 23 pays africains, totalisant 182,7 millions de dollars.
Sidi Ould Tah, président de la BAD, a déclaré que cette reconstitution ne visait pas seulement à collecter des fonds, mais constituait également un tournant dans le financement du développement. « Dans un des environnements les plus difficiles, nos partenaires ont choisi l'ambition plutôt que la réduction des dépenses, » a-t-il commenté.
Un contexte de plus en plus contraignant
Le FAD joue un rôle essentiel dans un environnement international devenu de plus en plus restrictif. La volatilité des marchés et le poids de la dette publique limitent l'accès aux financements pour de nombreux États africains. De plus, plusieurs grandes puissances, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, ont récemment annoncé des ajustements dans leurs budgets d'aide publique au développement, ce qui pose des défis supplémentaires pour les pays en développement.
La BAD réfléchit depuis quelque temps à une évolution de son modèle pour le FAD, notamment en accédant aux marchés de capitaux, à l'instar de l'Association internationale de développement (IDA) de la Banque mondiale. Ce changement a été confirmé avec le FAD-17, grâce à l'approbation des partenaires d'un nouveau modèle financier intégrant des emprunts sur les marchés.
En amont de la réunion de Londres, plusieurs experts évoquaient également un objectif ambitieux de 25 milliards de dollars pour ce cycle, soulignant ainsi la nécessité d'une mobilisation de financements plus large. Bien que le montant actualisé atteigne 11 milliards, cette validation du cadre financier ouvre des perspectives pour les prochaines phases, notamment en matière de cofinancements privés. La BAD espère que cette démarche renforcera la capacité des pays africains à financer leurs priorités essentielles.
Des reportages de qualité, comme ceux d'Le Monde et de France 24, soulignent l'importance de ce financement dans un monde où les ressources deviennent rares. Selon des analystes, l'engagement des pays africains à contribuer pour la première fois au Fonds marque une volonté collective de soutenir le développement sur le continent. Ces évolutions pourraient bien être déterminantes pour les besoins de financement futurs des nations africaines.







