En 2025, la scène tech égyptienne renaît malgré une économie en difficulté, attirant de nouveaux investisseurs, notamment européens, grâce à la chute historique de la livre égyptienne. Cette dévaluation, qui a entraîné une perte d'environ 50 % de la valeur de la monnaie face à l'euro en trois ans, transforme l'Égypte en un pôle d'attraction pour les entreprises étrangères en quête de compétences technologiques à moindre coût.
Les cinq premiers mois de l'année 2025 ont vu les startups égyptiennes levées 289 millions d'euros en capital et en dettes, plus du double par rapport à la même période l'année précédente. Cette dynamique s'est poursuivie, avec TechCabal Insights rapportant une augmentation de 31 % des investissements en capital-risque au second semestre 2025. En tout, les startups ont capté un montant total de 864 millions de dollars sur les onze premiers mois de l'année.
Un nouveau paradigme d'investissement
Malgré ces chiffres prometteurs, la réalité du marché est plus complexe. Les investisseurs semblent privilégier un nombre restreint de projets, engageant des montants plus importants dans des entreprises jugées robustes, notamment celles qui se projettent sur le marché international. L'Égypte devient ainsi un vivier de compétences industrielles, non plus seulement un marché de consommation.
Des opérations récentes comme la levée de fonds de 75 millions de dollars par Nawy, une plateforme de services immobiliers numériques, et l'acquisition de la startup InfiniLink, spécialisée dans les semi-conducteurs, par GlobalFoundries, illustrent ce changement de paradigme. En effet, un ingénieur égyptien qualifié coûte aujourd'hui deux à trois fois moins cher que son homologue en Europe, ce qui représente une opportunité considérable pour les entreprises étrangères à la recherche de talents à coûts compétitifs.
Une position géostratégique avantageuse
La situation géographique de l'Égypte, entre l'Europe et le Golfe, ainsi qu'un écosystème technologique en pleine expansion, lui confèrent un potentiel unique en matière d'externalisation industrielle, surtout dans des secteurs tels que les semi-conducteurs ou les technologies numériques. Selon les experts, cette dynamique pourrait faire de l'Égypte un centre névralgique de la « hard tech », attirant ainsi des investissements stratégiques d'origine diversifiée, notamment du Golfe, alors que les investisseurs occidentaux deviennent plus sélectifs.
Malgré ces développements encourageants, un risque persiste : la volatilité monétaire. Une nouvelle dévaluation pourrait nuire encore davantage au pouvoir d'achat local et accélérer l'exode des talents. Néanmoins, la situation actuelle offre également une opportunité stratégique pour les entreprises européennes, faisant de l'Égypte un acteur incontournable dans les chaînes de valeur industrielles internationales.







