Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a entériné lundi la fermeture de Galei Tsahal, la station de radio militaire, une décision qui provoque un débat intense en Israël. Cette radio, fondée en 1950, est reconnue pour son journalisme de qualité et a réussi à s'imposer comme un acteur majeur des médias, avec un taux d’audience atteignant 17,7 %.
Galei Tsahal n'est pas simplement une station de radio, elle constitue une véritable institution dans le paysage médiatique israélien, offrant des programmes d’actualité suivis tant par le grand public que par des professionnels des médias étrangers. Ses journalistes, souvent issus du service militaire, ont pendant longtemps porté une voix à la fois patriotique et critique, reflétant la diversité des opinions de la société israélienne, allant des kibboutz de gauche aux cercles gouvernementaux.Cependant, ces dernières années, des accusations de politisation de ses contenus ont commencé à émerger, provoquant des tensions au sein du gouvernement. Certains membres de la droite, comme le ministre de la Défense, Israël Katz, ont critiqué la station pour sa présumée dérive idéologique, l'accusant d’adopter des positions trop proches des milieux libéraux. En revanche, la gauche a vu en Galei Tsahal l'un des derniers bastions d’une presse indépendante, capable de faire entendre des voix critiques.
Le gouvernement a décidé de fermer la station avant le 1er mars 2026, comme l’a confirmé un communiqué officiel. Netanyahou lui-même a évoqué cette question, indiquant qu’il était ouvert à d'autres modèles, tels que la privatisation de la station, dans un souci de concurrence. La conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a exprimé ses préoccupations sur les implications de cette mesure, la qualifiant d'ingérence politique inacceptable. Son bureau a affirmé que pour procéder à la fermeture, un vote du Parlement était indispensable.Les réactions ne se sont pas fait attendre. Yaïr Lapid, ancien premier ministre et chef de l'opposition, s'est exprimé sur les réseaux sociaux, dénonçant cette décision comme une attaque contre la liberté d’expression en Israël, affirmant que cela s'inscrivait dans un schéma plus large de contrôle sur les médias. « Ils n’arrivent pas à gérer la réalité, alors ils cherchent à contrôler les esprits », a-t-il déclaré.
En ce qui concerne le public, cette décision suscite de vives inquiétudes quant à l'avenir du journalisme et de la pluralité d'opinion dans le pays. Le débat est loin d'être clos, et un examen approfondi des motivations politiques, des tentatives de censure et de la liberté de la presse se profile à l'horizon. Le cas de Galei Tsahal semble marquer un tournant dans l’histoire des médias israéliens, où la voix critique est mise à mal face aux intérêts politiques du gouvernement.







