Le 22 décembre dernier, le président américain Donald Trump a suscité des remous internationaux en annonçant la nomination de Jeff Landry, gouverneur de Louisiane, en tant qu'envoyé spécial des États-Unis au Groenland. Cette décision s'inscrit dans un contexte où les États-Unis affichent ouvertement leur intérêt pour le territoire tant convoité, riche en ressources minérales et stratégique en raison de sa position géographique.
Le Danemark, pays souverain du Groenland, a rapidement réagi en convoquant l’ambassadeur américain à Copenhague pour demander des clarifications sur cette nomination. « Nous attendons des réponses à nos préoccupations », a déclaré Lars Løkke Rasmussen, ministre danois des Affaires étrangères, en soulignant l'importance de respecter l'intégrité territoriale du royaume.
Cette initiative américaine n'est pas surprenante : Trump a déjà fait part de son intérêt pour le Groenland en 2019, lors de discussions sur une potentielle vente du territoire, une idée qui avait été rapidement rejetée par le Danemark. Le ministre danois a exprimé sa désapprobation, qualifiant cette nouvelle nomination de « profondement indignée » et de « totalement inacceptable ».
La nomination de Landry, qui a déjà exprimé son enthousiasme pour le développement de relations plus étroites avec le Groenland, a également suscité une réaction fervente au sein du territoire lui-même. Selon un sondage récent, environ 85 % des Groenlandais s'opposent fermement à un avenir faisant partie des États-Unis, soulignant ainsi un désir d'autodétermination. « Le Groenland n'est pas à vendre », déclarent les autorités locales.
L'expert en géopolitique, Mikaa Blugeon, a souligné que cette pression américaine pourrait être interprétée comme un coup de semonce dans le contexte d'une rivalité grandissante entre les États-Unis et la Chine, chacun cherchant à étendre son influence dans l'Arctique. « La nomination d’un envoyé spécial pourrait servir à affirmer les intérêts américains face à une Chine de plus en plus présente dans la région », a-t-il expliqué.
Alors que le climat international devient de plus en plus tendu, cette nomination pourrait être le signe d'une escalade des ambitions américaines, mais elle renforce également le sentiment d'appartenance et d'indépendance des habitants du Groenland et de leurs représentants. Les prochains mois seront cruciaux pour observer l'évolution de cette situation.







