La situation devient de plus en plus préoccupante, avec des rapports faisant état de centaines de candidatures envoyées par des informaticiens nord-coréens pour travailler à distance pour des entreprises américaines. Amazon a récemment révélé qu'il avait bloqué plus de 1 800 candidatures en provenance de la Corée du Nord, un chiffre en augmentation de près d'un tiers par rapport à l'année précédente.
Ces candidatures ne sont pas juste de simples démarches d'emploi. Elles sont souvent liées à des « laptop farms », des installations secrètes contenant des ordinateurs physiquement présents aux États-Unis, mais qui sont contrôlés à distance depuis la Corée du Nord. Ces fermes, qui opèrent dans l'ombre, permettent à Pyongyang de récolter des bénéfices tout en contournant les sanctions économiques imposées par l'ONU.
Stephen Schmidt, responsable de la sécurité chez Amazon, a commenté cette situation inquiétante sur LinkedIn en précisant que ce phénomène « ne concerne pas uniquement Amazon » et qu'il pourrait s'étendre à l'ensemble du secteur technologique. Pour déceler ces candidatures douteuses, les équipes d'Amazon scrutent attentivement des éléments tels que des numéros de téléphone mal formatés ou des diplômes de qualité douteuse.
Un événement marquant a eu lieu l'été dernier lorsqu'une Américaine a été condamnée à plus de huit ans de prison pour avoir dirigé une « laptop farm », facilitant l'accès à des emplois en télétravail pour des informaticiens nord-coréens dans plus de 300 entreprises. Ce réseau complexe aurait permis à des acteurs nord-coréens de générer plus de 17 millions de dollars, fournissant des ressources critiques pour le régime de Kim Jong-un.
Les observateurs, comme l'organisation 38 North, signalent que ces individus ont réussi à dissimuler leur nationalité tout en travaillant sur des projets pour des entreprises majeures telles qu'Amazon et HBO Max. Des experts en sécurité déplorent que des milliers de travailleurs informatiques nord-coréens aient été envoyés à travers le monde pour tromper les entreprises et financer les ambitions militaires du pays.
Un rapport des services de renseignement sud-coréens a également averti qu'un certain nombre d'agents nord-coréens utilisaient même la plateforme LinkedIn pour se faire passer pour des recruteurs, particulièrement en ciblant des Sud-Coréens du secteur de la défense dans le but d'obtenir des informations stratégiques.
Les sanctions de l'ONU interdisent aux travailleurs nord-coréens de percevoir des revenus à l'étranger, mais ces manœuvres sophistiquées illustrent la détermination du régime à contourner les restrictions tout en renforçant ses capacités.
Cette situation, complexe et alarmante, soulève de nombreuses questions sur la sécurité nationale et l'intégrité du marché du travail mondial. La vigilance et la coopération internationale seront essentielles pour contrer cette menace émergente.







