Le climat des affaires entre la France et la Chine devient de plus en plus tendu, avec la décision pékingnaise de taxer temporairement les produits laitiers européens. Des taxes allant de 21,9 % à 42,7 % entreront en vigueur à partir du 22 décembre, selon le ministère chinois du Commerce. Cette mesure vise principalement les fromages frais et transformés, ainsi que certains types de lait et de crème, que les autorités chinoises estiment bénéficier indûment de subventions, causant ainsi un grave préjudice à leurs producteurs locaux.
Pour Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, cette décision est catégoriquement "inacceptable". Sur X, elle a souligné que les producteurs français ne recevaient aucune subvention, ni au niveau national ni européen, qui ne soit en conformité avec le droit commercial international. "Nous allons contester fermement cette décision," a-t-elle affirmé.
Des conséquences alarmantes pour le marché européen
François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière, n'a pas tardé à faire part de ses inquiétudes. "Ca arrive au pire des moments," a-t-il dénoncé sur Franceinfo, ajoutant que ce niveau de taxation serait presque confiscatoire pour de nombreux acteurs de l'industrie, notamment les grands groupes comme Lactalis et Danone. "Si ces droits de douane devaient devenir définitifs, une part significative du marché d'exportation vers la Chine pourrait disparaître," a-t-il précisé.
La décision de la Chine est également perçue comme une réponse potentielle aux droits de douane européens imposés sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, illustrant les répercussions d'une guerre commerciale en cours qui ne semble pas prête de s'apaiser. Selon des sources, les droits définitifs seront annoncés le 21 février, marquant une autre étape décisive dans cette controverse commerciale.
La Fédération nationale des producteurs de lait, un collectif important pour le secteur, a également alerté sur les impacts économiques de cette mesure, notant qu'elle pourrait entraîner des pertes de marché, mais surtout que cela ne devrait pas influencer le niveau de rémunération des éleveurs par les entreprises laitières.
Le monde agricole français, déjà en proie à des défis multiples, craindra que ces tensions ne viennent s'ajouter à une longue liste de difficultés économiques. La nécessité de dialogue entre les deux nations s’avère plus cruciale que jamais, alors que les experts prévoient que ce n'est que le début d'une série de réponses commerciales en chaîne.







