Dans une décision inattendue, la Cour suprême américaine a stoppé, le 23 décembre, le projet de déploiement de la Garde nationale à Chicago, voulu par le président Donald Trump. Ce revers, émanant d'une instance majoritairement conservatrice, souligne la nécessité de justifications légales robustes pour de telles actions. L’exécutif, qui souhaitait mobiliser cette unité pour appuyer les agents fédéraux chargés d’expulser les immigrants en situation irrégulière, a été écarté par des juges qui ont soutenu que le gouvernement n'avait pas fourni suffisamment de fondements juridiques.
Cette décision a été largement célébrée par les autorités locales, notamment le gouverneur de l'Illinois, J. B. Pritzker, qui a qualifié cela de « grande victoire » et d'« étape cruciale pour contrer les tendances autoritaires de Trump ». Abigail Jackson, porte-parole de la Maison Blanche, a affirmé que la décision n'entravait en rien l'engagement de Trump à protéger les agents fédéraux, tout en insistant sur le fait que la mobilisation de la Garde nationale visait à éviter des destructions de bâtiments fédéraux.
Traditionnellement, les Gardes nationaux, qui peuvent être déployés dans des circonstances exceptionnelles, sont placés sous le contrôle des gouverneurs. Alors que ce déploiement à Chicago a été annulé, les implications de cette décision pourraient s’étendre à d'autres villes. En effet, Trump avait également ordonné à la Garde nationale de se déployer à Los Angeles, à Washington, et à Memphis, ce qui a été critiqué et contesté en justice par des acteurs opposants. Des experts s’inquiètent de cette tendance à utiliser l'armée pour des objectifs civils, soulignant que cela pourrait saper les fondements de la démocratie américaine.
Cette décision de la Cour suprême résonne dans un climat politique déjà tendu où la séparation des pouvoirs est mise à l’épreuve. Les questions soulevées par ce jugement dépassent le simple cadre de l'immigration, touchant à la manière dont le pouvoir exécutif peut être exercé en période de crise. Comme le mentionne le journal Le Monde, cette décision marque un tournant potentiel dans l'équilibre des pouvoirs au sein du gouvernement américain.







