Ce dimanche, la République centrafricaine a convoqué ses électeurs pour des élections générales marquées par une intensité politique élevée. Faustin-Archange Touadéra se porte candidat à un troisième mandat consécutif, capitalisant sur l'amélioration perçue de la sécurité dans un pays encore meurtri par les séquelles d'une guerre civile. Les analystes jugent qu'il est le grand favori, soutenu par des institutions étatiques consolidées et des ressources financières supérieures à celles de ses rivaux.
Un climat électoral trouble
Face à lui, six candidats d'opposition cherchent à faire entendre leur voix, parmi lesquels figurent l'ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé et Henri-Marie Dondra. Leur participation a été émaillée de tentatives de disqualification, suscitant des doutes quant à la régularité du processus. Human Rights Watch souligne que ces manœuvres semblent désavantager l'opposition tout en favorisant le parti au pouvoir.
Les enjeux sécuritaires et les influences étrangères
La reconduction de Touadéra renforcerait également les intérêts russes dans le pays. Depuis 2018, le groupe Wagner, une entreprise paramilitaire russe, soutient les forces centrafricaines en échange de concessions sur des ressources naturelles, comme l'or et le diamant. Le Rwanda a également apporté son soutien en déployant des troupes lors d'une offensive rebelle en 2020.
Bien que des avancées soient notées en matière de sécurité, les groupes rebelles demeurent actifs, et la situation reste fragile. Des combattants en provenance du Soudan voisin continuent de déstabiliser certaines régions du pays, amplifiant les préoccupations des autorités.
Un scrutin sous haute surveillance
En plus de l'élection présidentielle, les électeurs vont renouveler leur Parlement et les autorités régionales. Les résultats préliminaires sont attendus au plus tard le 5 janvier 2026. Cependant, les experts de Pangea-Risk mettent en garde sur la probabilité élevée de troubles post-électoraux si l'opposition conteste une victoire de Touadéra.
Cette élection est perçue comme un test crucial pour la réputation du président sortant. Selon différents analystes, un déroulement sans incidents renforcerait l'argument de Touadéra pour un retour à la stabilité, ce qui pourrait influencer les décisions des institutions internationales. Le Conseil de sécurité de l'ONU a d'ailleurs reconnu certains progrès, levant par exemple en 2024 l'embargo sur les armes et les exportations de diamants, malgré les réserves de certains pays comme les États-Unis.







