La Banque centrale du Congo (BCC) intensifie ses efforts pour contrer la dollarisation de son économie en ciblant notamment les services de transfert d'argent. En imposant l'utilisation du franc congolais dans ces transactions, la BCC espère rétablir la crédibilité de sa monnaie nationale.Lors d'une récente réunion, le gouverneur André Wameso a rappelé aux messageries financières leur obligation de proposer des transferts en franc congolais. Selon les données de la BCC, plus de 80 % des transferts nationaux se font actuellement en devises étrangères, ce qui représente une situation préoccupante pour la réglementation des changes du pays. Ces mesures visent à réintégrer le franc congolais dans les habitudes économiques quotidienne, comme l'indique également BBC.
Le rappel à l'ordre de la BCC s'inscrit dans une stratégie plus globale. En limitant la prédominance du dollar, l'institution souhaite non seulement réduire la pression sur les réserves de change, mais aussi ancrer le franc congolais dans la vie de tous les jours. Les transferts d'argent, surtout ceux venant de la diaspora, sont des vecteurs essentiels de circulation monétaire qui alimentent la dépendance à la devise américaine, selon une analyse de Le Monde.
En conséquence, la BCC exige que les services de transfert intègrent le choix de la monnaie nationale au sein de leurs options. Cette initiative est d'autant plus pertinente dans un contexte où plus de 90 % des transactions dans le pays sont libellées en devises étrangères, d'après les statistiques du FMI.
La BCC a également agi sur les taux d'intérêt en abaissant son taux directeur de 25 % à 17,5 % pour stimuler le crédit en franc congolais. Cette démarche s'inscrit dans un projet de stabilisation de la monnaie nationale, soutenu par des prévisions économiques plus optimistes.
André Wameso, ancien conseiller économique du président Félix Tshisekedi, a fait de la dédollarisation une priorité depuis sa nomination en juillet dernier. En mettant l'accent sur la nécessité de diversifier les structures de financement, il souhaite créer une demande constante pour le franc congolais.
La stratégie d'André Wameso repose notamment sur trois axes : stabilisation du cadre macroéconomique, création d'une demande constante pour la monnaie nationale, et facilitation de son utilisation dans les paiements quotidiens. Cependant, l'atteinte de ces objectifs dépendra d'une transformation des habitudes économiques des Congolais, pour qui le dollar demeure le choix le plus simple et le plus accepté.
Néanmoins, la BCC reconnaît que la transition comporte des risques : une dépendance persistante aux importations et un marché parallèle actif pourraient compromettre les efforts de dédollarisation. L'institution monétaire se retrouve donc à un carrefour où la nécessité de reconquérir le franc congolais se heurte à la réalité économique quotidienne.







