Les nuits à la frontière afghano-pakistanaise s’annoncent de plus en plus mortelles. Au cours des récents échanges de tirs, quatre civils et un soldat afghan ont été tragiquement tués, selon les déclarations du gouverneur de la région de Spin Boldak, Abdul Karim Jahad. Ce nouvel incident survient dans un contexte de tensions récurrentes entre les deux pays, aggravées depuis le début d’octobre.
Hamdullah Fitrat, un porte-parole du gouvernement afghan, a confirmé que l’attaque a également blessé cinq personnes, soulignant la gravité de la situation. Les responsables talibans d'Afghanistan et le gouvernement pakistanais se renvoient mutuellement la responsabilité d'avoir initié les hostilités. Zabihullah Mujahid, porte-parole du gouvernement taliban, a affirmé que les forces pakistanaises avaient commencé les échanges de tirs, tandis que Mosharraf Zaidi, porte-parole du Premier ministre pakistanais, a blâmé le régime taliban pour avoir ouvert le feu sans provocation.
Le récit d’un résident afghan, Shamshullah, 40 ans, évoque la tragédie vécue par sa famille lorsque son frère a été tué par un obus de mortier. "Nous avons demandé à ce qu'il n'y ait pas de combats dans ces zones", a-t-il déclaré, exprimant la peur croissante des résidents de voir des civils pris au piège dans ces conflits.
Du côté pakistanais, des témoignages similaires révèlent l’ampleur des dégâts. Mehmood Khan raconte comment des obus ont atterri près de son domicile, blessant plusieurs membres de sa famille. "En raison des obus de mortier, des fragments ont volé partout. Il est impératif de trouver une solution pacifique à ce conflit", a-t-il insisté.
Dans un contexte où les relations bilatérales continuent de se détériorer, la fermeture de la frontière depuis le 12 octobre a stoppé les échanges commerciaux qui étaient traditionnellement essentiels entre les deux nations. Bien qu'une trêve ait été annoncée le 19 octobre grâce à l'intervention du Qatar et de la Turquie, les tensions persistent, risquant de mener à d'autres affrontements.
Des experts appellent à des négociations sérieuses entre les deux pays pour éviter de nouvelles pertes humaines. "La situation pourrait aisément se retourner en un conflit plus large si aucune mesure n'est prise rapidement", a averti un analyste de la sécurité régionale. Les récentes accusations mutuelles de frappes ont également exacerbé la tension, chaque côté affirmant qu'il réagissait à des provocations.
Des organisations internationales et des défenseurs des droits humains ont également exprimé leur préoccupation face à cette escalade de violence, appelant ainsi à un cessez-le-feu durable. Le besoin d'une solution diplomatique semble plus urgent que jamais dans cette zone fortement militarisée.
Alors que le conflit continue de faire des victimes, la communauté internationale reste anxieuse quant à l’avenir de la paix entre l’Afghanistan et le Pakistan.







