Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l'Asie du Sud-Est ont provoqué une série de catastrophes naturelles, entraînant la mort de près de 1 790 personnes. Les îles de Sumatra en Indonésie et du Sri Lanka sont particulièrement touchées, accentuant une crise humanitaire redoutable.
Sumatra, une grande île indonésienne, a enregistré à elle seule 908 décès, selon l'agence nationale de gestion des catastrophes (BNPB). Le gouverneur de la province d'Aceh, Muzakir Manaf, s'inquiète de l'imminente menace de famine dans les zones sinistrées, où de nombreuses familles n'ont pas accès à des produits d'une nécessité vitale. "Les gens souffrent plus de la faim que des inondations", a-t-il déclaré, appelant à une aide urgente.
Au Sri Lanka, les autorités signalent 607 décès confirmés et 214 personnes portées disparues dans ce que le président Anura Kumara Dissanayake a qualifié de la plus grave catastrophe naturelle que le pays ait jamais connue. Les rivières en crue et les glissements de terrain ont ravagé des régions entières, touchant près de 10 % de la population et forçant des millions à fuir leurs maisons, selon des rapports du Midi Libre.
Des témoignages poignants émergent de la lutte quotidienne des rescapés. Fachrul Rozi, un habitant d'Aceh, raconte : "Nous avons survécu à base de ce qu'il nous restait, entassés dans un vieux bâtiment. La solidarité entre voisins est notre seule ressource." Cependant, beaucoup ressentent un sentiment croissant d'abandon par leur gouvernement, qui n'a pas encore déclaré l'état de catastrophe nationale.
Des experts en gestion des catastrophes soulignent que l'indécision de Jakarta pourrait entraver l'accès à une aide internationale nécessaire. La déclaration officielle d'un état de catastrophe pourrait faciliter des interventions cruciales. Jean Duval, responsable d'une ONG, affirme : "Le besoin est urgent ; chaque minute compte pour sauver des vies."
Désespérés, les sinistrés se tournent vers des aides financières. Le gouvernement a promis jusqu'à 10 millions de roupies (environ 33 000 dollars) aux rescapés pour leur relogement, mais l'indemnisation des victimes reste insuffisante, d'après des critiques locales. Pendant ce temps, de nouvelles pluies sont attendues, exacerbant la situation déjà critique.
Le Fonds Monétaire International examine une demande du Sri Lanka portant sur 200 millions de dollars supplémentaires pour soutenir l'effort de relief. Dans l'ensemble, ces événements tragiques mettent en lumière non seulement la vulnérabilité de la région face aux catastrophes naturelles, mais aussi la nécessité d'une réponse rapide et adaptée face à une situation qui ne cesse de se détériorer.
