Après avoir purgé trois semaines de détention pour son implication dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy s'apprête à publier Le Journal d'un prisonnier, un ouvrage qui sortira le 10 décembre prochain aux éditions Fayard. Dans une interview accordée au Figaro, l'ancien président de la République partage ses impressions sur sa période en prison, écrivant avec un stylo Bic sur une table en contreplaqué.
Malgré l'environnement austère de la prison, où le gris règne en maître, Sarkozy évoque un système judiciaire qu'il perçoit comme déloyal, visant à affaiblir psychologiquement les prévenus. Son discours est sans équivoque : "On vous impose une stratégie de profil bas qui peut vous amener à vous sentir coupable sans raison". Ces réflexions révèlent un personnage confronté à ses démons tout en essayant de comprendre la tournure qu'a prise sa vie.
Dans son livre, Sarkozy n'hésite pas à faire référence à Dimitri Peskov, le conseiller dont il a eu l'initiative de rencontrer Emmanuel Macron juste avant son incarcération. Il souligne le choc entre les événements marquants de sa carrière politique et la force de la réalité carcérale. Comme le souligne le site Europe 1, il interroge le lecteur : "Peut-on imaginer un contraste plus saisissant ?" Ce commentaire cynique invite à réfléchir sur les hauts et les bas de la vie publique.
Sarkozy exprime également sa satisfaction face à la libération de l'écrivain algérien Boualem Sansal, tout en profitant de l'occasion pour critiquer le gouvernement actuel : "À l'époque, la France n'avait pas besoin de la diplomatie allemande". Ces passages révèlent une opportunité pour Sarkozy de se repositionner dans le débat public, même depuis l'ombre de sa cellule.
Environ cinquante jours après le début de sa détention, Sarkozy a achevé son livre, affirmant qu'il était écrit dans un élan, sans retouches. Il confie avoir retiré certains passages jugés trop incisifs, définissant ce livre non seulement comme un témoignage, mais aussi un acte de résistance personnelle. Cet ouvrage pourrait bien marquer le retour sur la scène médiatique de l'ancien président, qui semble déterminé à ne pas disparaître dans l'anonymat.







