Un marathon en Iran a récemment vu des femmes participer sans voile, déclenchant une polémique qui a conduit à l'arrestation de deux organisateurs. Selon une annonce faite le 6 décembre par l'agence judiciaire iranienne, ces arrests font suite à une participation qui va à l'encontre des lois sur le hijab, en vigueur depuis la Révolution islamique de 1979.
Le marathon, qui s'est tenu sur l'île touristique de Kish, a rassemblé plus de 5 000 coureurs. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des femmes participant à des courses réservées, sans respecter l'obligation du port du voile. Cela a suscité des réactions d'hostilité de la part des conservateurs et des autorités judiciaires.
La justice iranienne a ouvert des poursuites, affirmant que "la manière dont s'est déroulé l’événement était contraire à la décence". Des représentants du clergé et des conservateurs ont exprimé leur consternation, interprétant cet événement comme un signe de la généralisation de la "nudité" et une dilution de l'influence islamique, que certains considèrent comme une menace. Les appels à des mesures "fermes et dissuasives" se sont multipliés, et deux des principaux organisateurs ont rapidement été arrêtés, l'un travaillant pour la zone franche de Kish et l'autre pour l'entreprise privée ayant orchestré l'événement.
Cet incident s'inscrit dans un contexte plus large où le port du voile est de plus en plus contesté en Iran. De nombreuses femmes montrent une certaine rébellion face à cette obligation, et certaines vont même jusqu'à apparaître dans des tenues légères, ce qui aurait été inimaginable il y a quelques années.
Des experts estiment que cet événement pourrait marquer un tournant dans la lutte pour les droits des femmes en Iran. Selon l'analyste politique Fatemeh Amini, "un changement significatif dans les attitudes sociétales pourrait être à l'œuvre, surtout chez les jeunes générations". La pression pour une plus grande liberté pourrait croître, soutenue par des manifestations de désobéissance civile. Malgré les régressions imposées par les autorités, notamment la fermeture de nombreux établissements pour non-respect du port du voile, des slogans pour plus de libertés féminines continuent de résonner dans les rues de Téhéran et d'ailleurs.







