Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), a fermement affirmé, lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire, que son mouvement ne tolérera jamais l'entrisme religieux. Cette déclaration survient dans un contexte où des liens sont supposés entre certains partis politiques et des réseaux islamistes, une question qui suscite de vives inquiétudes en France.
« La laïcité est une valeur fondamentale pour LFI », a déclaré Mélenchon, tout en reconnaissant l'existence d'une menace islamiste parmi d'autres. Il a souligné l'importance de ne pas amalgamer islam et islamisme, ni islamisme et terrorisme. Selon lui, ces distinctions sont cruciales dans le débat actuel. Cette position est partagée par des intellectuels, notamment le sociologue et expert en religions, Olivier Roy, qui insiste sur la nécessité de différencier ces concepts pour éviter de stigmatiser une communauté entière.
La commission d'enquête a auditionné divers témoins, y compris des chercheurs et des responsables des services de renseignement. Mélenchon a affirmé que ces auditions avaient déjà permis d'établir que LFI n'avait aucun lien avec les islamistes. « Tous les responsables de la sécurité entendus n'affirment pas qu'il existe une connexion entre nous et ces mouvements », a-t-il expliqué.
Il a notamment cité le rapport des chercheurs ayant examiné l'entrisme des Frères musulmans, lesquels n'ont pas décelé de stratégie visant à infiltrer des partis politiques au niveau national. Pascal Courtade, l'un des auteurs du rapport, a noté qu'aucun document ne prouve une volonté d'islamisation rapide au sein de la mouvance politique française.
Il a été clair sur son opposition à tous les régimes théocratiques, y compris celui de l'Iran, et a insisté sur le fait que sa lutte était contre toute forme de régime limitant la liberté de culte. À propos des accusations d'antisémitisme, il a exprimé son exaspération, soulignant son engagement historique pour la défense des droits des Juifs durant la période soviétique.
Mélenchon a également abordé la question de la réglementation des pratiques religieuses, notamment concernant le port du voile. Il a mis en garde contre une tendance à droite et à l'extrême droite visant à interdire le port du voile ou d'autres manifestations de la foi dans la société. « Les adultes s'habillent comme ils le souhaitent, l'État est laïque, pas la rue », a-t-il plaidé, rappelant que la laïcité française, telle qu'établie par la loi de 1905, ne constitue pas un athéisme d'État.
Les déclarations de Mélenchon ont suscité des réactions diverses, certains applaudissant sa défense de la laïcité, tandis que d'autres critiquent son approche. La question des relations entre partis politiques et communautés religieuses continuera d'influer sur le paysage politique français, surtout à l'approche des prochaines élections.







