Le marathon de Kish, une île prisée des touristes dans le sud de l'Iran, a récemment fait l'objet d'une vive controverse après la participation de plusieurs femmes non voilées. Cet événement, qui a rassemblé plus de 5 000 coureurs le 5 décembre, a mis en lumière les tensions persistantes autour du port obligatoire du hijab, une règle en vigueur depuis la Révolution islamique de 1979.
La réaction de la justice iranienne a été immédiate. Le procureur général de Kish a décrit la situation comme étant contraire à la "décence", entraînant l'arrestation de deux organisateurs de l'événement. L'un d'eux est un fonctionnaire de la zone franche de Kish, et l'autre travaille pour l'entreprise qui a organisé la compétition. Selon l'agence Mizan, une procédure pénale a été entamée en raison de cette prétendue indécence.
Les images partagées sur les réseaux sociaux montrent des participantes courant sans voiles, défiant ainsi les codes vestimentaires stricts de la République islamique. Les critiques des autorités, qui soutiennent une position ferme sur le respect du hijab, s'intensifient. L'agence Tasnim a dénoncé ce qu'elle appelle une "absence totale de surveillance" lors de l'événement.
Le débat sur le port du voile est particulièrement brûlant en Iran. Des femmes, surtout dans les grandes villes comme Téhéran, commencent à revendiquer leur droit de se vêtir comme elles l'entendent, suscitant des inquiétudes chez les conservateurs. Les responsables politiques, y compris certains membres du clergé, dénoncent une "généralisation de la nudité" et attribuent ce phénomène à des influences occidentales.
Dans ce contexte, le président Massoud Pezeshkian a déclaré qu'il est devenu difficile d'imposer le voile aux femmes. En revanche, plus de la moitié des députés accusent la justice de laxisme face à cette situation, tandis que le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, plaide pour un renforcement des mesures.
Les tensions entre volonté de liberté et imposions religieuses s'accroissent, alimentant ainsi un climat de division au sein de la société iranienne. Les événements tels que le marathon de Kish deviennent des points de cristallisation pour ces enjeux sociopolitiques, comme le souligne le quotidien "Le Monde".







