Le président de la métropole européenne de Lille, Damien Castelain, fait face à une récente décision judiciaire qui a ébranlé l’administration locale. Condamné à deux ans d'inéligibilité pour abus de confiance et détournement de fonds publics, il doit désormais céder l'ensemble de ses mandats électifs. Cette sentence, prononcée par la cour d'appel de Douai, survient après une première condamnation plus clémente en 2024, où il avait écopé d'un an de prison avec sursis.
En plus de la peine d'inéligibilité, Castelain a également été sanctionné par 18 mois de prison avec sursis et une amende de 20 000 euros. "Conformément à la législation en vigueur", a confirmé la métropole, il est contraint de quitter toutes ses fonctions au sein. Eric Skyronka, premier vice-président de l’intercommunalité, prendra alors l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président prévue pour janvier prochain.
Ce retournement de situation suscite des réactions au sein de la métropole. Gérald Darmanin, ministre de la Justice et conseiller à Tourcoing, a exprimé son soutien à Damien Castelain tout en évitant de commenter la décision de la cour. Au-delà des répercussions politiques, cette affaire soulève des questions fondamentales sur la transparence financière dans les institutions publiques.
Damien Castelain, qui a accédé à la présidence de la métropole en 2014 grâce à une alliance politique, représentait un visage reconnu de la droite à Lille. Son ascension coïncidait avec un partenariat avec l'ancienne maire socialiste Martine Aubry, visant à contrer l'UMP à l’époque. Les observateurs notent que cette affaire pourrait bien redéfinir les rapports de force au sein de la métropole et influencer les futures élections locales.
Des experts, tels que Jean-François Ménard, politologue à l'université de Lille, suggèrent que cette condamnation pourrait avoir un impact durable sur la confiance des citoyens envers leurs représentants. "Il est crucial que la politique locale montre une image de probité pour éviter que d'autres scandales ne ternissent l'image de la démocratie", a-t-il déclaré lors d'une interview récente.
En somme, la situation actuelle de Damien Castelain est révélatrice d'une dynamique politique complexe où les intérêts personnels et l'éthique publique s'entremêlent de manière préoccupante.







