Après plus d'une année de détention en métropole, Christian Tein a fait son grand retour en Nouvelle-Calédonie, où il a pris la parole pour la première fois lors du 46e congrès extraordinaire du FLNKS, à Ponérihouen. Dans une atmosphère à la fois festive et empreinte de tension, les militants l'ont accueilli avec joie, rappelant des traditions kanak en déposant des offrandes symboliques sur la natte.
Tein, considéré comme un pilier du mouvement indépendantiste, est revenu alors que le FLNKS fait face à un isolement croissant. Ce dernier a pris ses distances avec l'accord de Bougival, signé en juillet entre l'État et les factions politiques, entraînant des tensions avec des composantes historiques du mouvement, telles que le Parti de libération kanak (Palika) et l'Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont choisi de se retirer définitivement du FLNKS.
Ce retrait des deux partis pourrait affaiblir le FLNKS, mais certains militants, comme Eugène Merempon, ont exprimé leur solidarité envers le Front, dialoguant sur des visions divergentes de l'avenir politique de l'archipel. « Un État de Nouvelle-Calédonie, mais dans la France ? Ce n'est pas ça la pleine souveraineté », affirme-t-il lors du congrès.
La lutte pour la pérennité de l'accord de Bougival semble être au point mort. Les élections provinciales tant attendues ont été reportées, suscitant des critiques tant au niveau local que national. Dans ce contexte, la ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, a proposé une consultation anticipée afin de donner la parole aux Calédoniens, mais cette initiative a soulevé des doutes quant à sa légitimité.
« L'accord de Bougival est mort », a déclaré Tein, qui s'est engagé à revitaliser le FLNKS face à ces défis. Il a également averti les jeunes militants de respecter les anciens tout en exprimant son désir de maintenir une approche consensuelle au sein du mouvement. L'objectif fixé est de négocier avec l'État pour établir un nouvel accord d'autonomie avant les élections présidentielles de 2027.
Cela fait écho à une analyse partagée par des observateurs politiques de France, qui mettent en avant le besoin urgent de réconciliation et de dialogue pour éviter une escalade des tensions dans l'archipel. Selon François Gilmont, politologue à l'Université de la Nouvelle-Calédonie, « il est impératif que toutes les parties prenantes se rassemblent autour d'une vision commune pour l'avenir, avant que la situation ne devienne définitivement ingérable ». Ce retour de Tein pourrait bien mettre en lumière de nouveaux enjeux et opportunités pour les indépendantistes.







