Le projet de construction d'une route de 6,5 km à deux voies au nord de Limoges suscite de vives controverses. Évalué à 132 millions d'euros, cette dépense exorbitante dépasse les 20 millions par kilomètre, un montant qui a mobilisé des centaines de personnes lors d'un rassemblement aux revendications claires : « Ce projet est la route la plus chère de France ».
À l'origine de cette contestation, le collectif Alouettes 147, dont Vincent Laroche est un représentant, dénonce ce chantier jugé « inutile » face aux enjeux environnementaux et économiques associés. Selon lui, la population prend peu à peu conscience des enjeux majeurs qui se cachent derrière cette initiative, un élan qui a permis de doubler la participation par rapport au printemps dernier.
Les élus locaux, néanmoins, soutiennent ce projet. « Il est onéreux, mais nécessaire », affirme Stéphane Destruhaut, vice-président du conseil départemental, qui souligne l'importance d'améliorer la fluidité du trafic et de diminuer les émissions des poids lourds. Dans un contexte où le taux d'accidents mortels sur le tronçon actuel est « deux fois supérieur à la moyenne nationale », comme l'indique le préfet de Nouvelle-Aquitaine, Etienne Guyot, la question de la sécurité est souvent évoquée pour justifier ce coût.
Pourtant, des études menées par des commissaires enquêteurs ont mis en lumière que les accidents graves se concentrent majoritairement au nord du département, loin du secteur lié à la nouvelle route. Ces insights, relayés par des médias locaux, remettent en question l'argument de la sécurité mis en avant par les autorités.
Ce projet entraîne également des préoccupations environnementales, notamment la destruction de 11 000 arbres, ce qui a incité les manifestants à organiser des plantations symboliques sur le site. « Nous croyons fermement que ce chantier ne devrait pas débuter en 2026, tant que les recours juridiques n'ont pas été conclus », a insisté Vincent Laroche, faisant référence aux démarches encore en cours au tribunal administratif.
En somme, alors que les pouvoirs publics prennent position en faveur de la construction de cette route, les voix dissidentes s'intensifient, évoquant non seulement des considérations financières mais également des impératifs environnementaux et sociaux. Le sujet semble loin d'être tranché, et il est probable que ce débat continue de faire couler beaucoup d'encre dans les semaines à venir.







