Alors que la colère des éleveurs ne faiblit pas, le gouvernement annonce une accélération de la vaccination contre la dermatose nodulaire contagieuse. Avec 750 000 bovins supplémentaires ciblés et le déploiement de vétérinaires militaires, l'État tente de répondre aux inquiétudes des agriculteurs. Cette problématique a suscité des débats passionnés, notamment avec l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui appelle à repenser le modèle agricole français.
«Il faut reconnaître le travail des exploitations familiales», insiste Villepin au micro de RTL, soulignant les divergences croissantes entre petites et grandes exploitations. Cela met en lumière une «crise d’autorité de l’État», indique-t-il, ajoutant que le débat actuel sur l’abattage des animaux n’est pas géré de manière satisfaisante. Ce sentiment de douleur face à la situation des éleveurs pourrait bien s’expliquer par le risque de perdre le précieux statut de pays indemne, crucial pour les exportations.
La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, a affirmé que «dans les semaines qui viennent, il faut que l’intégralité de ce cheptel soit vacciné». Cependant, le gouvernement est critiqué pour ne pas satisfaire les principales revendications des agriculteurs, à savoir une vaccination généralisée et l'arrêt immédiat de l'abattage en cas de détection d'un cas de dermatose. Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne, a ainsi déclaré que l'État «ne répond à aucune de nos deux revendications principales», incitant à durcir les mobilisations.
Les actions militantes continuent de se multiplier à travers le pays. Au matin du 17 décembre, l'autoroute A61 restait bloquée par des manifestants en Haute-Garonne, pertubant le trafic routier et ferroviaire. D'autres routes, comme l’A20 et l’A64, font face à des blocages similaires, affectant la circulation des poids lourds en provenance d'Espagne. Selon le ministère de l’Intérieur, environ 3 400 personnes sont actuellement mobilisées à travers 75 actions recensées.
Cette situation met en exergue les enjeux cruciaux de l'agriculture en France, soulignant l'urgence d'une réflexion collective sur l'avenir du secteur. Plusieurs experts suggèrent que la voie du compromis est inévitable pour garantir la durabilité des exploitations et préserver le degré de confiance entre agriculteurs et État. Pour l'instant, les mobilisations semblent loin de s'essouffler.







