Une expédition scientifique menée en 2024 a permis de découvrir plus de 100 nouvelles espèces dans les îles du sud de la Guadeloupe, un événement marquant pour la recherche biodiversitaire. Réalisée par l'Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe (ARB-IG) en collaboration avec le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), cette mission a réuni 120 chercheurs, à la fois locaux et internationaux, pour explorer les richesses naturelles des Saintes, de Marie-Galante et de la Désirade.
Les résultats sont impressionnants : les scientifiques ont recensé environ « une cinquantaine de nouvelles espèces marines, une trentaine dans le domaine botanique et plus d’une quarantaine pour les insectes », souligne Sylvie Gustave-Dit-Duflo, présidente de l'ARB-IG. Parmi ces découvertes, on note la présence d'un nouveau scorpion, une petite espèce relativement discrète. D'autres petits animaux, tels qu'un coléoptère d'un centimètre, ont également été identifiés, révélant la biodiversité méconnue de cette région.
Julien Touroult, directeur de PatriNat, un organisme scientifique de l'Office français de la biodiversité, s'enthousiasme : « La Désirade a dévoilé des surprises inattendues. Nous ne nous attendions pas à trouver autant de nouvelles espèces si rapidement ». Toutefois, c'est à Marie-Galante que la découverte a été la plus marquante, cette île étant décrite comme « sous-inventoriée ». Selon Marc Gayot, directeur du Conservatoire botanique national des îles de Guadeloupe, « l’index des espèces connues sur le territoire a augmenté de 42 % », une avancée significative pour les efforts de conservation.
Les chercheurs s'attendent à consacrer environ « une dizaine d’années d’études » pour déterminer la répartition de ces nouvelles espèces et évaluer leur statut de conservation. Comme l'indique Sylvie Gustave-Dit-Duflo, « cela nous aide à mieux comprendre l'écosystème et à décider si ces espèces devraient être ajoutées à la liste rouge ». Cet effort met en lumière la nécessité d'une recherche continue pour protéger cette biodiversité fragile, un enjeu essentiel pour l'île et ses habitants.







