La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de conserver son taux de dépôt à 2 % et son taux directeur à 3,75 %, conformément aux attentes des analystes. Dans un contexte économique instable, cette décision souligne le besoin d'une approche prudente face à une inflation toujours présente.
Comparativement, la Banque d'Angleterre a pris une direction opposée en réduisant son taux directeur de 0,25 point à 3,75 %, un ajustement motivé par une baisse de l'inflation au Royaume-Uni, estimée maintenant à 3,2 % selon les données de novembre.
Pour la BCE, la situation en zone euro semble plus équilibrée, ce qui rend superflue une modification immédiate des taux. Dans son communiqué, la BCE maintient que « l’inflation devrait se stabiliser autour de l'objectif de 2 % à moyen terme », offrant une vision mesurée d'une inflation tenace mais maîtrisée.
Révisions des prévisions sur l'inflation
Lors de cette réunion, la BCE a actualisé ses prévisions économiques, les prolongeant jusqu'en 2028. Les attentes d'inflation pour 2026 ont été relevées en raison de la persistance de la hausse des prix dans le secteur des services. La BCE anticipe ainsi une inflation de 1,9 % pour 2026, 1,8 % pour 2027, et un retour à 2 % en 2028.Ces données illustrent un léger ajustement de l’optimisme économique en zone euro, où le produit intérieur brut (PIB) devrait croître de 1,2 % en 2026, soutenu par une demande intérieure plus dynamique.
Les attentes concernant la croissance sont également en hausse, avec un PIB prévu à 1,4 % pour 2027 et 2028. Cependant, cette croissance dépendra en grande partie de l'efficacité des réformes et des politiques budgétaires, notamment en Allemagne, un pays qui a traversé des périodes difficiles récemment. De plus, les développements diplomatiques en Ukraine pourraient influencer la confiance des investisseurs si une issue favorable était obtenue.
Toutefois, certains experts, comme Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, préviennent que les nouvelles taxes douanières américaines et la baisse des taux par la Réserve fédérale pourraient exercer des pressions sur l'euro, impactant ainsi les exportations européennes.
Vers un avenir incertain
Au lieu de donner des indications précises sur ses décisions futures, Christine Lagarde, présidente de la BCE, s'est concentrée sur « la balance des risques » concernant l'inflation. D'autres experts, comme Michel Martinez de la Société Générale, estiment qu'une hausse des taux pourrait intervenir en décembre 2026, suivie d'une autre mi-2027, si l'inflation se maintient au-dessus de 2 % de manière significative entre 2027 et 2029.
Ces perspectives témoignent de l'incertitude qui prévaut actuellement dans l'économie européenne, où chaque décision pourrait avoir des répercussions majeures. Les acteurs du marché restent attentifs aux prochaines annonces de la BCE alors que les conditions économiques continuent d'évoluer rapidement.
(Sources : Le Figaro, Bloomberg)







