Le journaliste Patrick Cohen a vivement critiqué les médias liés à Vincent Bolloré, les qualifiant d'atteindre à l'éthique du journalisme lors de son audition devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale. « L'espionnage déguisé en journalisme », a-t-il déclaré, ajoutant que ces médias utilisaient des « méthodes de barbouzes » dans le cadre de leur couverture d'une vidéo le montrant en conversation avec Thomas Legrand et deux figures du Parti socialiste.
Cette apparition, révélée par le magazine L'Incorrect, a déclenché une tempête médiatique, Cohen et Legrand étant accusés de partialité envers la gauche. Durant ses déclarations, Cohen a affirmé que « l'émotion que ces images ont suscitée a été manipulée par une véritable campagne de désinformation ».
Les échanges à l'Assemblée se sont intensifiés, avec le député UDR Charles Alloncle interrogeant Cohen sur son objectivité, à quoi il répondait que « l'impartialité ne se mesure pas dans les cafés », un commentaire qui a suscité des réactions sur les réseaux sociaux.
La commission d'enquête a été créée après la diffusion de la vidéo, un développement qui a mené à une escalade du conflit entre l'audiovisuel public et les médias Bolloré. Ce dernier a vu des suspicions de biais politique envers la gauche, alimentées par la droite et le Rassemblement national, qui y voit un signe de la perte d'objectivité des chaînes publiques. En réponse, France Télévisions et Radio France ont décidé de poursuivre en justice les médias de Bolloré pour « diffamation ».
Les préoccupations sur la partialité des médias sont également partagées par certains experts. Selon l'éminent professeur de communication médiatique, Dr. Jean-Pierre Valois, « cette affaire soulève des questions cruciales sur l'intégrité du journalisme en France et met en lumière des pratiques qui dépassent les limites de l'éthique ». En outre, la présidente de Radio France, Sibyle Veil, a reconnu lors de son témoignage que les commentaires de Legrand dans la vidéo posaient problème, mais elle a aussi souligné que l'ensemble de l'affaire semblait avoir été « instrumentalisée ».
Alors que le climat politique se polarise davantage, les membres de la commission sont invités à garder un œil critique sur ces dynamiques. Thomas Legrand devrait également s'exprimer prochainement, promettant d'aborder ce qu'il décrit comme « une manipulation massive » des informations.







