Le 19 décembre, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé une augmentation de son taux directeur à 0,75%, atteignant un niveau inédit depuis 1995. Cette évolution marque un changement significatif après plus de dix années de politique monétaire accommodante et répond à une inflation persistante ainsi qu'à la dévaluation chronique du yen.
Cette décision, attendue par les économistes, reflète une reprise fragile de l'économie japonaise. La BoJ a déclaré dans un communiqué que « l'économie se redresse, bien que certaines zones présentent des faiblesses ». Bien que la faiblesse du yen ait été un souci, des experts comme Abhijit Surya de Capital Economics s'attendent à un ton plus affirmé dans les futures déclarations de la BoJ.
L’inflation, qui a franchi 3% en novembre, est largement alimentée par la hausse des prix des hydrocarbures et la chute du yen. Selon les chiffres d’AFP, cette hausse des prix est au-delà de l’objectif de la Banque. À l’échelle mondiale, une telle inflation est source de préoccupation dans des économies développées comme celle du Japon, où les consommateurs ressentent directement l’impact des coûts en hausse.
En conséquence, la hausse des taux a entraîné une forte hausse des rendements des obligations gouvernementales à 10 ans, atteignant des sommets inédits. La montée des rendements confirme les attentes des marchés quant à une hausse future des paiements d'intérêt. Cette situation a également influencé le marché des changes, avec le yen continuant de perdre de la valeur face aux autres devises.
Les inquiétudes concernant l'endettement du Japon, qui pourrait dépasser le 232% du PIB d'ici 2025 selon les prévisions du Fonds Monétaire International, ajoutent une couche de complexité à cette situation. La Première ministre Sanae Takaichi se flatte d'une politique budgétaire « proactive », mais des experts comme Takahide Kiuchi de Nomura critiquent le manque de mesures concrètes affichées.
Alors que l’économie japonaise navigue à travers ces eaux troubles, les observateurs sont partagés sur la durabilité de cette politique. Un voeu est partagé parmi les économistes : que cette nouvelle approche monétaire puisse stabiliser l’économie tout en évitant des dérives financières.







