À quelques jours de Noël, la mobilisation des agriculteurs, bien que moins enflammée qu'auparavant, reste tangible. Des barrages et des manifestations ont eu lieu ce lundi, coïncidant avec un nouvel abattage de vaches dans le cadre de la lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), cet épizootie qui frappe le secteur bovin. La préfecture des Pyrénées-Orientales a dû ordonner l'abattage de quatre vaches dans la commune de Saint-Marsal après la détection d'un cas survenu vendredi dernier. Ce cas inquiétant, malgré une campagne de vaccination en cours, met en lumière la complexité du contrôle de la maladie.
La vache concernée appartenait à un élevage déjà affecté par la DNC, ce qui a conduit à une réponse immédiate des autorités. Selon le ministère de l’Agriculture, la vache avait été vaccinée, mais une période de trois semaines est nécessaire pour que le vaccin soit pleinement efficace, ce qui conduit à une zone d'incertitude sur la protection des animaux. Depuis l'émergence de la maladie en France, la réponse de l'État repose sur trois axes : l'abattage préventif, la vaccination systématique et la restriction des mouvements de bétail.
En réponse à cette crise, des agriculteurs continuent de s'organiser. Dans la nuit de dimanche à lundi, un barrage à Tarascon-sur-Ariège a été levé après dix jours d'actions, mais des campements persistent, notamment sur l'A64 près de Bayonne. « Nous ne céderons pas, même à l'approche des fêtes », déclare Xan Michelema, un jeune agriculteur déterminé. À Carbonne, la mobilisation prend une tournure festive, avec des sapins de Noël érigés et des cartouches de gaz lacrymogène accrochées en souvenir des tensions passées.
Le soutien croissant des citoyens pour ces manifestations, comme l'a souligné Bertrand Loup, vice-président de la chambre d'agriculture de Haute-Garonne, témoigne d’une volonté collective de défendre le secteur. Lors d'une récente mobilisation à Reims, des agriculteurs ont même distribué du lait aux automobilistes, ajoutant une dimension de solidarité à leur lutte.
Une cellule de dialogue entre scientifiques et représentants du secteur agricole a récemment été mise en place à Toulouse pour discuter de la gestion de la crise liée à la DNC. Cependant, certains agriculteurs, comme Bertrand Loup, critiquent la lenteur du processus : « Les cas peuvent apparaître quotidiennement, et nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre », a-t-il déploré. Les bovins dans une zone touchant dix départements du Sud-Ouest doivent être vaccinés d'ici mi-janvier.
Alors que les agriculteurs s’apprêtent à recevoir Jérôme Bayle, leader des manifestations, par le préfet ce mardi, l'avenir de leur mobilisation reste incertain. Une chose est sûre : les inquiétudes persistent autour de la pérennité de l'agriculture française, alors que les craintes d'une escalade des tensions se profilent. La lutte pour un avenir meilleur, nourri d'espoir et de solidarité, continue malgré la magie des fêtes.







