À Roubaix, une petite épicerie de nuit s'est transformée en un véritable centre de distribution illégal de protoxyde d’azote, attirant une clientèle en quête de sensations fortes, malgré les dangers avérés de cette substance. L'enquête menée par la police judiciaire de Lille a mis au jour un trafic dont le chiffre d'affaires atteindrait près de 300 000 euros en moins d'un an.
Les habitants de la quartier se sont inquiétés de l'achalandage constant au parking de l'épicerie, qui ressemblait de plus en plus à un point de deal. La musique forte et les troubles à l’ordre public qui en résultaient avaient suscité des plaintes répétées, poussant les autorités à agir. Le procureur de Lille, Samuel Finielz, a déclaré que le dispositif d'enquête comprenait des mois de surveillance et d'analyses sur les transactions de l'épicerie.
Les investigations ont révélé que les clients commandaient à l'intérieur, puis se retiraient pour retrouver un opérateur positionné à proximité. Ce dernier livrait des cartons de protoxyde d’azote sans échange d’argent visible, ajoutant une couche d’insécurité aux interactions. Plus précisément, entre fin octobre et début décembre, près de 1 000 cartons ont été livrés à un appartement utilisé comme réserve de stockage.
Le 9 décembre, la gérante de 25 ans a été arrêtée après une perquisition qui a égalementAbout de 13 165 euros en espèces, plus de 200 bonbonnes de proto, 10 000 ballons et des appareils de gaz. Les enquêteurs ont même découvert un serval, animal interdit à la détention, chez elle. Le commerce a été rapidement fermé administrativement.
Lors de son interrogatoire, la gérante a reconnu partiellement les faits, bien qu'elle ait tenté d'atténuer l'ampleur de ses gains. Elle devra répondre de ses actes devant le tribunal correctionnel de Lille en mai 2026. Les autorités locales continuent de faire de la lutte contre l'usage détourné du protoxyde d’azote une priorité, espérant par là diminuer l'attractivité de ce type de trafic.
Les professionnels de la santé et des experts en toxicologie mettent en garde sur les effets néfastes du protoxyde d’azote sur la santé, surtout chez les jeunes, pour qui ces pratiques peuvent avoir des conséquences neurologiques graves. À cet égard, l’opinion publique se mobilise pour un encadrement plus strict de sa vente.
Selon des sources locales, ce n'est pas un cas isolé, d'autres épiceries et commerces en France commencent aussi à être surveillés pour des activités similaires, alors que les municipalités cherchent à prendre des mesures proactives pour contrôler ce phénomène grandissant.







