Roland Lescure, ministre de l'Économie, a annoncé que la France pourrait connaître une croissance d'au moins 0,8 % en 2025, légèrement au-dessus des prévisions gouvernementales antérieures de 0,7 %. Dans une interview accordée à LCI, il a souligné l'impact positif des entreprises françaises qui investissent et exportent davantage.
« Après un troisième trimestre encourageant, il faudrait une performance très mauvaise au quatrième trimestre pour ne pas dépasser 0,8 % », a expliqué Lescure. Sa confiance repose sur des indicateurs économiques encourageants, notamment une hausse des exportations de 2,2 % et une baisse des importations de 0,4 % entre juin et septembre.
Pour consolider cette dynamique, le ministre a exprimé l'espoir que le budget de 2026 n'impose pas de poids excessif sur les entreprises. Il a précisé que les deux projets de loi de finances de l'État et de la Sécurité sociale devront permettre des « efforts partagés », affirmant que la prospérité économique dépend en grande partie du soutien à ces acteurs économiques.
La menace d'un budget non approuvé
Alors que l'Assemblée nationale a récemment adopté une partie du budget de la Sécurité sociale avec un vote serré, l’avenir du reste du projet demeure incertain. Si le budget ne réussit pas à passer, les conséquences pourraient nuire à la confiance des entreprises. « Une instabilité politique pourrait entraîner des hésitations économiques et des choix néfastes pour les projets d'investissement », a prévenu Lescure.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a également mis en garde contre les effets délétères d'une telle situation, suggérant qu'un climat politique instable pourrait coûter jusqu'à 0,2 point de croissance à l’économie, un chiffre qui grimpe à 0,5 point si l’on considère les répercussions de la guerre en Ukraine et des politiques protectionnistes américaines.
En parallèle, le climat économique n'est pas sans défis. Le nombre de défaillances d'entreprises a atteint son niveau le plus élevé depuis quinze ans, éclipsant l'optimisme ambiant. Patrick Martin, président du Medef, a récemment averti que « la baisse des carnets de commandes, les destructions d'emplois et les faillites croissantes mettent un frein à la croissance ». Dans ce contexte, il sera crucial de suivre attentivement les développements budgétaires et économiques des prochaines semaines.







