Un mois après l'inauguration de sa première boutique physique au BHV à Paris, Shein, le géant de la fast fashion, semble faire face à des défis majeurs. Malgré l'afflux de 300 000 visiteurs dans l'espace dédié au 6e étage, les statistiques de la Société des grands magasins (SGM) révèlent une inquiétante baisse de 10% de la fréquentation au cours de la quatrième semaine. Les chiffres ne suffisent pas à camoufler un 'taux de transformation en dessous de son potentiel', comme le souligne un porte-parole de SGM.
Les clients affluent par curiosité, mais les ventes peinent à suivre. Les raisons évoquées ? Un choix de produits limité et des prix qui, selon de nombreux acheteurs, ne reflètent pas les habituels tarifs attractifs de la marque. Des clients, frustrés, font part à Le Monde de leur déception face à la sélection, bien éloignée de l'expérience en ligne qu'ils attendent.
Alors que Shein est sous le coup d'une décision judiciaire attendue le 19 décembre concernant une potentielle suspension de ses activités en France, les attentes autour de ce magasin physique, pourtant fortement médiatisé, commencent à s'amenuiser. Des experts du secteur, comme Marie Dupont de l'Institut Français de la Mode, expriment leurs doutes quant à la stratégie de Shein : 'La marque a beau attirer les clients, sans une offre convaincante, le danger d'un flop est réel.'
Cette situation soulève des questions sur l'avenir des points de vente physiques pour les marques de fast-fashion. La transition d'une présence numérique triomphante à des magasins tangibles pourrait s'avérer plus complexe que prévu. D’autres détaillants, face à des phénomènes similaires, redoublent d'efforts pour séduire une clientèle de plus en plus exigeante.
Reste à voir si, dans un contexte aussi précaire, Shein pourra ajuster son approche pour transformer cette curiosité en achats. Une vigilance s'impose, tant pour la boutique parisienne que pour l'image de marque de Shein en général.







