Le comportement de la petite Sofia*, âgée de 3 ans, a changé brutalement, inquiétant ses parents qui ne comprenaient pas la source de sa détresse. Ce n'est qu'en septembre 2025, lors d'une réunion à l'école Bullourde, qu'ils réalisent l'ampleur du problème après que d'autres parents ont relayé des révélations accablantes. Une camarade de Sofia a confié des abus sexuels impliquant un animateur périscolaire, initiant une discussion délicate et déstabilisante avec leur fille, qui a commencé à démontrer des comportements inappropriés, intimée par la peur de représailles.
"Le monde nous est tombé sur la tête. Jamais nous n'aurions pensé vivre cela", confie Vincent*, le père dévasté.
Des violences révélatrices d'un système défaillant
Trois animateurs ont été suspendus et plusieurs enquêtes ont été ouvertes par la police et l'administration. Cependant, les chiffres parlent d'eux-mêmes : depuis janvier 2023, une majeure partie des 88 animateurs suspendus l'ont été pour des faits à caractère sexuel. La mairie de Paris, représentée par Patrick Bloche, affirmait récemment que les chiffres restaient stables, un commentaire suscitant la colère et l'incompréhension des familles touchées.
Des parents et des collectifs comme SOS Périscolaire dénoncent un problème "systémique" et un manque d'encadrement des animateurs.
Guillaume*, un autre parent, a découvert avec horrreur que sa fille, également de 3 ans, a subi des abus de la part d'un animateur pendant plusieurs mois. Sa révélation a été tout aussi soudaine, déclenchant un processus traumatique pour la famille, désormais préoccupée par les impacts psychologiques sur leur enfant.
Le silence des institutions : un fléau pour les victimes
Les victimes de ces abus continuent de vivre des conséquences dévastatrices. La fillette de Guillaume a dû être suivie psychologiquement, et des comportements problématiques, tels qu'une peur intense d'aller aux toilettes, sont devenus apparents. Les parents ressentent un profond sentiment d’abandon par des institutions qui, selon eux, n'ont pas agi avec la diligence requise après les premières plaintes.
"Ils embauchent n’importe qui, et ensuite ils osent prendre les parents de haut," s'irrite Guillaume, implorant des réformes dans le système de recrutement et de formation des animateurs.
"Des menaces dans le périscolaire, des phrases comme 'vous allez tous mourir' montrent l'horreur quotidienne endurée par ces enfants", dénonce un membre de SOS Périscolaire.
Les tristes récits de familles à travers la France, notamment à Bondy, montrent que ces agressions ne sont pas isolées. Louise*, une mère dont le fils a été victime d'abus, a partagé son désespoir et l'inefficacité des enquêtes menées par la police, révélant un sentiment généralisé de peur et de désespoir parmi les parents.
Appels à l'action : pour une protection des enfants
Alors que les voix des familles se lèvent pour dénoncer ces tragédies, des experts en protection de l'enfance appellent à une réforme immédiate des dispositifs de sécurité dans les établissements scolaires. Selon Marie Leduc, spécialiste en psychologie infantile, "il est impératif que toutes les instances, y compris les écoles et les autorités locales, prennent des mesures concrètes pour assurer la sécurité des enfants. Chaque victime doit être écoutée et protégée".
Pour les familles concernées, le combat pour la justice continue dans un système qu'elles jugent défaillant. "On a envie de tout casser", confie une mère, soulignant la colère et l'impuissance ressenties face à la situation. La mobilisation autour de cette problématique semble néanmoins croissante, et les parents espèrent que leur combat contribuera à un changement durable pour l'avenir de leurs enfants.
* Les témoignages ont été anonymisés à la demande des familles.







