Le nouveau président du Chili, José Antonio Kast, a été élu le 14 décembre, marquant un tournant vers l'extrême droite pour le pays. À 59 ans, cet ancien député a su capitaliser sur ses promesses fermes en matière de sécurité et de contrôle de l'immigration, tout en écartant habilement ses positions conservatrices sur l'avortement et le mariage pour tous.
Kast, héritier d'un passé controversé, a exprimé son soutien à la dictature d'Augusto Pinochet, ce qui soulève des inquiétudes parmi les défenseurs des droits humains. Il a souvent minimisé les abus commis sous ce régime qui a causé la disparition de milliers de Chiliens. Les mots du politologue Robert Funk de l'Université du Chili résonnent : "José Antonio Kast a été élu malgré, et non à cause, de son soutien à Pinochet".
Issu d'une famille d'origine allemande, son père, membre du parti nazi, a établi une riche entreprise en Amérique du Sud. Kast a tenté de se distancier de ce passé, mais les révélations sur ses liens familiaux avec le régime nazi sont inquiétantes.
En tant que catholique fervent et père de neuf enfants, Kast se positionne contre l'avortement, même dans des cas de viol, et a proposé des mesures pour renforcer les valeurs familiales traditionnelles. Il prône un modèle de couple hétérosexuel et s'oppose fermement aux droits des couples de même sexe et au divorce.
Sur le plan de la sécurité, il promet un "gouvernement d'urgence" pour répondre à la crainte croissante des Chiliens face à la criminalité. Son programme comprend des mesures draconiennes, comme le renforcement des peines pour les délinquants et une politique migratoire sévère, visant principalement les Vénézuéliens en situation irrégulière.
Ce virage politique redoute certains observateurs. Le sociologue chilien Roberto González affirme : "Kast pourrait réorienter le Chili vers une époque moins tolérante, au détriment des droits individuels". La crainte d’un recul des droits civiques, notamment ceux des femmes et des minorités, est palpable. En réponse à ces préoccupations, il est essentiel que la société chilienne reste vigilante et défende les acquis obtenus au prix de luttes acharnées au cours des dernières décennies.
Alors que le Chili entre dans cette nouvelle ère politique, les défis sont multiples et les attentes sont élevées. Tous les yeux sont désormais tournés vers Javier Antonio Kast et sa capacité à transformer ses promesses en actes dans un pays en quête de sécurité et de stabilité sans renier ses droits fondamentaux.







