Le Panda, le premier train longue distance venu de Chine, fascine les voyageurs autrichiens grâce à son confort et son tarif attractif. Toutefois, son apparition suscite une controverse, étant accusé de faire concurrence de manière déloyale et de menacer l'industrie ferroviaire européenne.
À la gare de Vienne, le Panda se fond parmi les autres trains. Pourtant, des inscriptions en mandarin trahissent son origine. À l’intérieur, le train nouvelle génération propose des technologies modernes, comme un système de verrouillage pour les bagages et des QR codes pour l'enregistrement.
Les avis des passagers sont unanimes. "J'ai aussi un smartphone qui n'est pas fabriqué ici. Ce train est très confortable et me permet de voyager facilement," partage une usagée. Une autre renchérit : "Il est parfait. J'apprécie le confort et la modernité du Panda."
Entre concurrence et controverse
Avec un coût de 17 millions d'euros par unité, le Panda représente une alternative économique face aux modèles européens, souvent facturés à environ 20 millions. La compagnie autrichienne Westbahn est satisfaite de ce choix, mais dans le secteur public, le cri d'alarme retentit quant à la concurrence déloyale. En effet, ces trains bénéficient de subventions publiques de plus de 30 % par le gouvernement chinois, laissant nos acteurs européens face à un défi économique.
Wolfgang Moitzi, député du SPÖ, interpelle : "La Chine soutient activement certaines branches de son industrie. Nous devons agir au niveau européen pour contrer le dumping qui menace nos entreprises et protéger les emplois," prévient-il. Selon lui, les 30 000 emplois du secteur manufacturier ferroviaire en Autriche sont en danger. Le syndicat Vida rejoint cette lutte, mettant en avant des enjeux non seulement économiques mais aussi de sécurité. "Cela dépasse la simple concurrence. C'est une question de sécurité et de souveraineté européenne," affirme Roman Hebenstreit, président du syndicat.
Face aux critiques, Westbahn défend sa position, arguant que le secteur européen, en plein essor, est encore trop onéreux et lent. La Chine, avec son offre compétitive, ne s’arrête pas en Autriche. D'autres pays comme la Hongrie et la République tchèque ont déjà engagé des commandes pour des trains régionaux, attestant de l'afflux en cours de cette nouvelle concurrence sur le marché européen.







