La Cour suprême des États-Unis a récemment mis un coup d'arrêt au déploiement de la Garde nationale à Chicago, une décision voulue par le président Donald Trump, contre l'avis des autorités locales démocrates. La plus haute instance juridique du pays a considéré que le gouvernement n'avait pas fourni de justification légale valable pour une telle manœuvre, qui n'est permise que dans des situations exceptionnelles.
Le Posse Comitatus Act, une loi adoptée en 1878, interdit expressément l'utilisation des forces militaires pour des opérations de maintien de l'ordre public. Ce blocage a été maintenu par la Cour, qui a appliqué une décision antérieure prise par la justice fédérale. Le gouvernement avait justifié l'envoi de plusieurs centaines de membres de la Garde nationale en invoquant la nécessité de protéger les agents fédéraux chargés de l'application des politiques d'expulsion des immigrés en situation irrégulière.
« Nous mobilisons la Garde nationale pour veiller à la sécurité de nos forces de l'ordre et garantir que les manifestations ne tournent pas à la violence destructrice », a déclaré Abigail Jackson, porte-parole de la Maison Blanche. Toutefois, cette affirmation a été critiquée par des experts et des responsables politiques. JB Pritzker, le gouverneur de l'Illinois, a salué cette décision comme une victoire importante et une mesure pour contrer l'autoritarisme croissant de Trump, soulignant que la Garde nationale ne devrait jamais être involuée dans des actions politiques.
Les gardes nationaux, qui sont souvent déployés lors de catastrophes naturelles, sont traditionnellement sous le contrôle des gouverneurs des États. La portée de cette décision judiciaire va au-delà de Chicago : Trump a également ordonné des déploiements à Los Angeles, Washington et Memphis, suscitant des contestations juridiques. À Portland, par exemple, un autre déploiement de la Garde nationale a été annulé par la justice fédérale, ajoutant une pression supplémentaire sur la Maison Blanche.
La lutte contre l'immigration clandestine reste une priorité pour Trump, qui qualifie cette situation d '« invasion » par des « criminels ». Selon des sondages récents, une majorité de la population s'oppose à l'envoi de la Garde nationale dans les villes. En évoquant la possibilité d'une loi d’état d'urgence permettant l'utilisation des forces armées contre les citoyens, Trump semble aller à l'encontre des fondements des droits civiques.
Les implications de cette crise de gérance dans le cadre de l'immigration et de la sécurité publique pourraient résonner bien au-delà des frontières de Chicago. Les avis sont partagés parmi les experts juridiques, mais tous s'accordent à dire que la décision du tribunal pourrait servir de précédent pour des cas futurs concernant l'exercice du pouvoir présidentiel. Le Parisien souligne que cette affaire met en exergue les tensions croissantes entre les différents niveaux de gouvernement aux États-Unis.







