Les États-Unis ont enregistré une croissance économique impressionnante de 4,3 % en rythme annualisé pour le troisième trimestre, un chiffre qui a ravi Donald Trump, qui y voit le résultat de ses politiques passées. Lors de l'annonce de ces chiffres, le président a reconnu que cette performance est le fruit de ses propres décisions plutôt que d'accusations dirigées vers l'administration Biden.
Cette augmentation inattendue fait vibrer la première économie mondiale, et aucun chiffre semblable n’avait été observé depuis deux ans. Les analystes anticipaient un ralentissement, avec une prévision de croissance autour de 3,2 % après une variation de 3,8 % au trimestre précédent, d’après Trading Economics. Une étude du Département du Commerce révèle que les dépenses des consommateurs ont été un moteur clé de cette croissance en forte augmentation.
Notablement, la hausse de la consommation a été soutenue par des dépenses gouvernementales, dans un premier temps grâce à des acquisitions militaires, ainsi que par une embellie dans les exportations. En revanche, les investissements ont connu une légère baisse, ce qui appelle à une analyse plus nuancée de la santé économique globale.
Trump a écrit sur sa plateforme Truth Social que son « âge d'or économique » est en plein essor, et il a ajouté en référence à ses détracteurs que « TRUMP et quelques autres génies avaient raison ». Il a également critiqué les économistes pour leurs prévisions erronées. Les droits de douane instaurés durant sa présidence sont, selon lui, des facteurs déterminants de cette croissance, redéfinissant le paysage commercial international. Il a, de plus, continué à insister sur l’absence d’inflation, malgré les chiffres contradictoires.
Perspectives moins réjouissantes
Il est essentiel de prendre en compte qu’en dépit de cette annonce encourageante, des signes préoccupants émergent. Selon le Bureau d’Analyse Économique (BEA), l’indice des prix à la consommation de base (PCE) a montré que l'inflation est en train de rebondir entre juillet et septembre, tandis que les revenus réels, ajustés pour tenir compte de l'inflation, restent stagnants. La situation financière de nombreux ménages pourrait expliquer la vigueur apparente de la consommation, avec une concentration de la richesse dans les classes supérieures jouant un rôle prépondérant. Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics, indique que les ménages riches soutiennent l’économie grâce à la valorisation immobilière et à des marchés boursiers en forte croissance.
Oliver Allen, de Pantheon Macroeconomics, avertit que le dernier trimestre de 2025 pourrait montrer un ralentissement notable de la consommation, notant que des facteurs comme une faiblesse continuelle du marché du travail et l'épuisement de l'épargne accumulée pendant la pandémie pourraient faire pression sur le marché. De plus, le Conference Board a rapporté que le moral des consommateurs continue de se détériorer, avec une forte préoccupation pour l'inflation et les prix.
Cette année, l'économie américaine a défié de nombreuses prévisions, errant entre des périodes de contraction et de croissance surprenante. Un recul inattendu de -0,6 % avait eu lieu au premier trimestre, tandis que la consommation et le reflux des importations avaient redressé la situation au cours du deuxième trimestre. Les responsables de la Réserve Fédérale estiment finalement que la croissance pourrait se stabiliser autour de 1,7 % pour fin 2025, après une progression de 2,8 % sur un an à la fin 2024, surtout avec le retour de Trump à la présidence.







