Le président américain Donald Trump a convié jeudi à Washington les dirigeants congolais et rwandais pour donner une nouvelle impulsion à un accord de paix visant à mettre un terme aux violences dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une région en proie à des conflits depuis près de trente ans.
Cependant, à l'approche de cette importante cérémonie, des affrontements lourds opposent encore le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, à l'armée congolaise et plusieurs milices locales en province du Sud-Kivu. Ces nouvelles hostilités soulèvent des inquiétudes quant à l'efficacité de l'accord de paix signé en juin dernier sous l'égide de Trump, qui espérait déjà stabiliser cette région riche en ressources stratégiques.
Le M23, qui maintient une ambiguïté sur son lien avec Kigali, et le gouvernement congolais continuent de s'accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu, un Engagement qui, selon des observateurs comme le New York Times, s'est révélé fragile et peu fiable.
Des violences récurrentes ont provoqué un nombre alarmant de déplacés internes, intensifiant la crise humanitaire déjà préoccupante. René Chubaka Kalembire, un responsable local à Kaziba, a déclaré à l'AFP que "beaucoup de maisons ont été bombardées et que de nombreux décès étaient à déplorer", une situation qui met vraiment en lumière l'urgence de cette situation.
Face à cette escalade, le Rwanda justifie son engagement militaire en affirmant que sa sécurité est menacée par des groupes armés tels que les FDLR, issus du génocide rwandais de 1994. Le président Kagame a affirmé que toute réduction de la présence rwandaise dépendrait de la neutralisation de ces menaces.
Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame devront d'abord être reçus à la Maison Blanche avant de signer l'accord à l'Institut américain pour la paix, récemment renommé en "Institut Donald Trump pour la Paix". Selon Tina Salama, porte-parole du président congolais, cet accord inclut divers volets tels que la paix, l'intégration économique régionale et un partenariat stratégique avec les États-Unis pour l'exploitation des ressources minérales.
Trump, en quête d’une reconnaissance internationale, espère également que cet accord pourrait permettre aux États-Unis d'exploiter les minerais congolais, autrement destinés à la Chine. La RDC, premier producteur de cobalt au monde, détient également d'importantes réserves de coltan.
Malgré ces espoirs, Salama a rejeté toute notion d'échange entre paix et ressources naturelles, réaffirmant que Kinshasa souhaite préserver sa souveraineté sur ses ressources. En réponse à une question sur un éventuel accueil de migrants américains expulsés, elle a déclaré qu'aucun élément n'avait encore été discuté à ce sujet.
La situation en RDC demeure volatile, et le succès de cet accord reste à prouver. Des experts comme le Dr Émile Kudi, analyste politique, estiment qu'un engagement sincère des deux parties, ainsi qu'un soutien international solide, sont cruciaux pour atteindre une paix durable. La communauté internationale suivra de près le déroulement des événements, alors que l'espoir d'une résolution pacifique se heurte à la réalité des violences persistantes.







